Elkana Gubi, z’l, avait 21 ans lorsqu’il a été tué. Il était alors soldat et vivait avec ses parents et ses 6 frères et soeurs, dans le Goush Katif.
Le 9 mars 2022, un samedi soir, il propose à son frère de le déposer à la base militaire où il avait été appelé en urgence. Les deux soldats prennent la route et arrivés sur le Tsir Hakissoufim, à la sortie du Goush Katif, ils essuient des coups de feu. Ils décident de descendre de voiture afin de stopper les terroristes qui continuent à tirer sur les voitures qui passent.
Les deux frères ouvrent le feu. A cet instant, une jeep de l’armée arrive sur les lieux. Les soldats à son bord pensent qu’Elkana et son frère sont les terroristes et écrasent Elkana, qui ne survivra pas.
Elkana Gubi est enterré dans le Goush Katif, ce lieu qu’il chérissait tant et où il voulait passer sa vie.
Puis est arrivé le désengagement de Gaza. Les habitants ont été expulsés et les morts déterrés pour être enterrés ailleurs en Israël. La douleur est vive lorsque la famille Gubi se voit contrainte d’arracher Elkana à cette terre qu’il aimait si fort.
La famille décide de l’enterrer sur le Mont Herzl – »le seul endroit où nous étions sûrs que jamais nous ne serions expulsés », confie Moshé, le père d’Elkana. Un deuxième enterrement, une journée de shiva et la plaie ouverte à vif qui ne se referme pas.
Cette année, alors que des appels à transformer les cérémonies de Yom Hazikaron en lieu de conflit politique se sont multipliés ces derniers jours, alors que des ministres et des députés ont été contraints de renoncer à leur présence lors de ces moments de recueillement national, la famille Gubi, d’ordinaire discrète, a tenu à publier un message. Le premier Yom Hazikaron après l’expulsion du Goush Katif et le deuxième enterrement d’Elkana a été très dur pour la famille. Les politiques qui étaient présents et qui ont parlé, étaient les mêmes que ceux qui avaient décidé de leur déracinement et les avait obligés à déplacer la sépulture d’Elkana et pourtant, ils se son tus.
La première fois que nous sommes arrivés en tant que famille endeuillée au Mont Herzl était il y a 17 ans.
Non pas que notre deuil date de 17 ans,
Mais parce qu’il était enterré quatre ans auparavant au cimetière militaire du Goush Katif.
Et nous avons été déracinés.
Nous avons déchiré notre vêtement.
Nous l’avons accompagné.
Nous avons enterré notre Elkana une »seconde » fois, au Mont Herzl.
Nous sommes arrivés au Mont Herzl pour le premier Yom Hazikaron, avec une douleur indescriptible, nous étions brisés, nous étions en colère.
Nous nous sommes tenus côte à côté avec cette nouvelle foule,
Et nous avons baissé la tête et nous nous sommes tus.
Ce n’est pas que nous ne voulions pas crier,
Ce n’est pas que nous ne voulions pas hurler contre chacun d’entre eux.
Nous le voulions vraiment.
Mais nous avons respecté notre Elkana,
Et les frères enterrés autour de lui,
Et le but suprême et commun pour lequel nous étions là.
Chères familles,
Avec cette douleur qui nous accompagne,
Nous comprenons vraiment la douleur, la colère qui est en vous cette année près de la tombe de vos proches,
Mais laissons les cimetières en dehors de toute opinion et remplis de douleur et de ce sort commun.
Et nous vous en conjurons, si dans d’autres temps, cela s’avérait nécessaire, alors soyez ceux qui nous le rappellerons.
Famille Gubi
Quelle dignité
Oui ; vraiment une leçon de dignité face à ces effrontés de gauchistes.