Amos Oz, l’un des écrivains israéliens les plus célèbres et qui fut aussi l’une des grandes icônes de la gauche pacifiste israélienne est présenté sous un angle assez terrifiant dans un livre autobiographique écrit par sa fille Galia Oz. Dans ce livre intitulé “Davar HaMit’hapess BeAhava” (“Une chose qui se déguise en amour”), elle dépeint un père qui était certes pacifiste sur le plan politique mais extrêmement violent avec elle sur le plan verbal comme physique durant son enfance.
Extrait : “Quand j’étais petite, mon père me frappait, m’insultait et m’humiliait. Cette violence était créative : il me traînait à travers l’appartement, me jetait dehors sur le palier et m’appelait ‘pourriture’. Ce n’était pas une perte de contrôle passagère ou une gifle ici et là mais c’était la routine d’une brutalité sadique. Le crime était juste le fait que j’existe, et pour cela, la punition ne pouvait connaître de fin. Il avait un besoin de voir que je craque. A la maison, la terreur régnait mais il fallait tout le temps faire bonne figure devant les étrangers. J’écris le mot ‘terreur’ car la menace de violence planait tout le temps dans l’air, et cela suffisait pour semer la peur et – pour lui – conserver la maîtrise. L’intimidation et la simulation étaient intimement liées. Notre microcosme familial, dans lequel les événements violents se suivaient les uns après les autres, n’existait pas seulement pour satisfaire les pulsions de cruauté de mon père, mais aussi pour que subsiste sans cesse une atmosphère d’intimidation afin que jamais la moindre plainte ne puisse suinter des murs de la maison vers l’extérieur . Et tout ceci était déguisé situation d’amour évidente, vers l’extérieur, dans la sphère publique et le milieu familial, afin d’imposer le silence et toute velléité de rébellion”.
La violence au sein de la famille est un phénomène qui traverse les couches sociales et les préférences politiques. Elle n’est ni de gauche ni de droite. Mais ces révélations retentissantes de la fille d’Amos Oz mettent en contraste l’aspect extérieur de celui qui fut dépeint comme un donneur de leçons morales à l’Etat d’Israël sur toutes les tribunes en Israël et à l’étranger, avec une indulgence et une pitié insupportable envers des terroristes mais qui fut apparemment en privé un homme d’une violence extrême envers sa propre fille.
En 1989, lors d’une manifestation du mouvement “Shalom Akhshav”, Amos Oz avait qualifié des pans de la droite israélienne de “secte cruelle et sadique”!!
Une illustration édifiante de la maxime talmudique: “Celui qui a pitié des gens cruels finira par être cruel envers les personnes charitables”.
Photo Moshé Shaï / Flash 90