Nous nous sommes trop habitués à lire les événements historiques de la Torah telle qu’elle est écrite.
Mais il faut prendre connaissance des commentaires de nos maîtres, afin de sérieusement comprendre le déroulement de l’histoire d’Israël, à l’origine de tous les commandements.
Ce point est très central : les mitsvot sont une conséquence de l’histoire d’Israël et non le contraire !
C’est seulement après la sortie de l’exil d’Égypte que nous avons reçu une série de mitsvot :
Le kidouch, les tephilin, les tsisit, et tout le reste, en souvenir de la sortie d’Égypte.
Comme il est écrit » זכר ליציאת מצרים « .
Un grand nombre de mitsvot ont été données déjà avant le mont Sinaï, car les mitsvot ne peuvent pas être données à un individu même quand il s’agit de Avraham avinou, Isaac, ou Moshe.
La Torah a été donnée à une assemblée, à une Nation devenue comme telle dès la sortie de l’exil d’Égypte.
Donc si des mitsvot ont déjà été données avant le Sinaï, alors pourquoi le Mont Sinaï était-il nécessaire pour le don de la Thora ?
Dans la scène du buisson ardent, hachem dit à Moïse dans la parachat Chemot : « Sors le peuple d’exil et conduis-les en Israël.”
Il n’y a pas de mention faite du don de la Torah au mont Sinaï.
La majorité du peuple ne voulait pas sortir d’Égypte et seulement 20 pour cent en sont sortis !
C’est ce que le verset de la paracha de bechalah dit : « וחמושים עלו בני ישראל ».
Rashi nous explique que le mot hamouchim veut dire un cinquième, du mots “hamech”.
Le premier verset de la paracha bechalah que nous lirons pour ces deuxièmes fêtes dit :
ויהי בשלח פרעה את העם ולא נחם אלוהים דרך ארץ פלישתים כי קרוב הוא כי אמר אלוקים פן ינחם העם בראותם מלחמה ושבו מצרימה
Le Rav ben Attar hakadosh du Marco et le kli yakar de Prague disent que le mot העם est écrit pour le erev rav .
Le peuple, העם ce sont des non-juifs sortis avec Israël qui ont eu peur de la guerre et ne pouvant pas rentrer en Israël selon le but de la sortie d’Égypte, ils étaient prêts à accepter la Torah de Moïse.
Ils ne voulaient pas être un Etat juif, mais juste rentrer en Israël.
Regardez les commentaires du kli yakar sur le verset ובני ישראל יוצאים ביד רמה- » et Israël le vrai peuple, pas le peuple du erev rav, avait confiance et ils sont sortis armés pour entrer en Israël.
Ecoutez Manitou sur la paracha bechalah sur le site akadem.com qui se base sur le kli yakar et autre maître de la kabbale.
Il fallait faire un détour et non pas entrer directement d’Égypte en Israël.
Il fallait éduquer le peuple du Erev rave qui influençait Israël, afin de comprendre qu’on sortait d’exil pour entrer en Israël et pas pour aller au Sinaï.
Il a fallu ouvrir la mer Rouge dans un acte de confiance absolu. Le chef de la tribu de Juda et aussi la tribu de Binyamin ont sauté à l’eau sans voir la terre pour que la mer s’ouvre.
Pensez-vous que c’est ainsi qu’ils ont appris la confiance en hachem ?
Non. Car même l’ouverture de la mer Rouge n’a pas suffit au erev rave pour avoir confiance en hachem. Il a fallu le don de la Torah au Sinaï.
S’ils avaient vraiment eu la foi et la confiance en hachem ils auraient reçu la Torah comme prévu initialement, à Jérusalem.
Lors du shevii de Pessah, la deuxième fête de Pessah, on aurait déjà pu manger le hamets -le pain.
Selon le commentaire du פרי צדיק, un grand mekoubal admour de Lublin sur Pessah, il fallait alors ouvrir « קריעת » la mentalité d’exil d’Israël.
Et c’est pour cela que le Talmud, traité Sota, dit :
קשה זיווגו של אדם כקריעת ים סוף .קשה פרנסתו של אדם כקיעת ים סוף » former des couples est aussi difficile pour hachem que l’ouverture de la mer.
Selon le rav Eliaou Botchko grand-père du rav Botschko, cela dépend en effet de l’action humaine, et donc hachem est comme enchaîné et il ne peut rien faire si les humains n’agissent pas tout d’abord de leur propre initiative. Idem pour la réussite du couple, la parnassa et bien sur la délivrance de l’exil.
Bonne fête de l’ouverture de l’exil personnel, national et de toute l’humanité.