La députée Aïda Touma-Suleiman (Liste arabe) a déposé un texte de loi appelant à insérer les événements de Kfar Qassem de 1956 dans les programmes scolaires du ministère de l’Education. Le 29 octobre 1956, lors de l’Opération ‘Kadesh’ (ou guerre du Sinaï) des habitants du village de Kfar Qassem avaient involontairement enfreint les consignes du couvre-feu décrété dans toute la région de Wadi Ara, jouxtant à l’époque la frontière avec la Jordanie. Une unité des gardes-frontières avait alors ouvert le feu, causant la mort de 47 villageois. Cette affaire avait secoué le pays et entraîné condamnations quasi-unanimes, procès et sanctions. Depuis lors, le « massacre de Kfar Qassem » est régulièrement brandi par les responsables arabes israéliens pour « démontrer les crimes sionistes ».
Les partis Meretz et Ra’am ont déjà fait savoir qu’ils soutiendront jusqu’au bout cette proposition de loi, alors que les deux partis dits de droite au sein de la coalition s’y opposent, et probablement Bleu-Blanc également. En raison des difficultés que cela pourrait entraîner dans la coalition, la discussion de texte lors de la séance de la commission interministérielle de législation qui s’est réunie dimanche a été remise sine die, sans doute après le vote du budget, comme de nombreux autres textes.
Le ministre Issawi Fredj (Meretz) dont les grands-parents furent blessés, veut à tout prix que ces événements figurent en bonne place dans les programmes scolaires et il a annoncé son intention de trouver un compromis entre la coalition et l’opposition « afin de guérir cette plaie une fois pour toutes ».
Mais l’enjeu est de taille. Car si certains veulent y voir un objectif pédagogique sur l’importante valeur de « pureté des armes » au sein des forces de sécurité, d’autres, et notamment Aïda Touma-Suleiman, souhaitent une autoflagellation israélienne à propos d’un événement certes très grave mais exceptionnel et qui n’est absolument pas caractéristique des méthodes israéliennes. Sans parler du fait qu’Aïda Touma-Suleiman et ses acolytes souhaitent mettre cette question en avant en même temps qu’ils soutiennent sans scrupules les terroristes qui assassinent des Juifs depuis des dizaines d’années.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90