Les juges de la Cour suprême ont pris une importante décision sur une question qui défraie la chronique depuis plusieurs années: l’Etat peut-il ordonner au corps médical de nourrir de force des grévistes de la faim dont le pronostic vital est engagé?
Les trois juges devaient répondre à des requêtes déposées par l’Ordre des médecins et des organisations de défense des droits de l’homme contre la loi qui oblige dans certains cas l’alimentation médicale assistée et forcée de grévistes de la faim qui risquent de mourir. L’ordre des médecins et ces diverses organisations refusent catégoriquement cette méthode au nom de « l’autonomie du patient » et de la « liberté de choix »!
Cette situation absurde s’est notamment exprimée lors de grèves de la faim entamée par des suspects de terrorisme qui sont en détention administrative. L’arme de la grève de la faim – généralement médiatisée – est alors utilisée comme arme politique par certains d’entre eux pour faire pression sur le gouvernement israélien afin d’être libérés. De manière paradoxale, les députés arabes, alliés des terroristes, sont les premiers à s’opposer à ce que leur vie soit sauvée, préférant les conséquences dommageables pour l’image d’Israël d’un décès de ces détenus.
Cette fois-ci, les juges à la Cour suprême ont dit leur dernier mot. Ils ont validé la loi d’alimentation assistée et débouté les requérants, indiquant que « la loi établit un équilibre délicat entre les notions de sainteté de la vie, de la liberté individuelle et des intérêts de la population ». Ils ont précisé qu’un gréviste de la faim n’est pas tout à fait un patient comme les autres, car il se met volontairement dans cette situation de danger dans un but de protestation. Ils ont également considéré que les suspects de terrorisme qui font grève de la faim ne peuvent pas être considérés comme exerçant leur droit de liberté individuelle car ils agissent souvent dans le cadre de pressions morales, politiques et psychologiques du groupe (terroriste) auquel ils appartiennent.
Dans leur réflexion, les juges avaient donc à peser les risques pour la santé des grévistes de la faim face aux risques sécuritaires pour la population, certains de ces détenus ayant des informations sur des attentats en préparation.
Comble de l’ironie, la députée gauchiste Tamar Sandberg (Meretz) a qualifié la loi qui permet de sauver la vie de ces prisonniers de « cruelle et immorale » et appelé les médecins à refuser de l’appliquer! « La loi d’alimentation forcée des grévistes de la faim est un acharnement et elle est contraire au serment d’Hypocrate prêté par les médecins », affirme la députée qui n’est plus à une contradiction morale près.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90