La Knesset a repoussé la proposition de loi de Yaïr Lapid visant à interdire à « une personne » mise en examen d’être chargée de former un gouvernement. Cette mesure visait évidemment Binyamin Netanyahou, qui en cas de nouvelles élections – et de victoire – ne pourrait devenir le prochain chef du gouvernement. Ce texte mettait dans l’embarras Bleu-Blanc et le Parti travailliste, membres de la coalition mais qui soutenaient cette idée avant de rejoindre Binyamin Netanyahou, dont les députés ont choisi de ne pas être présents au moment du vote. Le texte a été rejeté par 53 voix contre 37.

De manière imprévue, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a demandé à monter à la tribune pour répondre aux accusations de Yaïr Lapid. Il a notamment rappelé que cette proposition de loi était foncièrement anti-démocratique car elle mettait dans les mains de fonctionnaires et de conseillers juridiques le pouvoir de barrer la route à un Premier ministre alors que seul le vote populaire était en droit de le faire. « Nous sommes en présence d’un nouveau feuilleton de cette série interminable dans laquelle ceux qui n’ont qu’à la bouche l’importance de la démocratie mais tiennent dans leur main le glaive pour la décapiter », a déclaré le Premier ministre. Il a également cité l’ancien ministre de la Justice, un certain Tommy Lapid, père de l’actuel chef de l’opposition, qui s’était en son temps fermement opposé à une telle loi au motif qu’elle était foncièrement anti-démocratique. Autre phrase forte du Premier ministre à l’intention de Yaïr Lapid: « Vous voulez passer de la confection de dossiers judiciaires à la confection de lois ! Honte à vous ! Mille masques n’arriveront pas à dissimuler votre esprit dictatorial ! » (allusion au fonctionnement du parti Yesh Atid où il n’y a pas de primaires et où seul Yaïr Lapid décide qui fera partie ou non de la liste).
Photo Hadas Parush / Flash 90