Un an et demi après la terrible attaque du 7 octobre, 200 membres du kibboutz Nir Itshak vont se retrouver sur place pour célébrer le seder de Pessah.
Huit de ses membres ont été assassinés le 7 octobre. Les corps de Tal Haïmi et Lior Rodayev, z’l, sont toujours détenus par le Hamas.
Il s’agit du premier seder dans le kibboutz depuis le 7 octobre 2023, et il porte une signification profonde d’espoir et d’unité.
« Cette année, nous fêtons enfin la fête à la maison, et cela, en soi, est une déclaration », explique Hadas Belberman, responsable de l’organisation du seder dans le kibboutz.
« Mais ce n’est pas un retour à la routine. Nous ne sommes plus les mêmes personnes, et notre communauté n’est plus la même communauté. Et pourtant, nous sommes là, ensemble, fidèles aux valeurs sur lesquelles nous avons grandi, et nous continuons de construire une communauté qui croit à la lumière, même au sein de l’obscurité. »
Le seder du kibboutz est une tradition de longue date, mais cette année, il revêt un sens tout particulier.
Yagil Avin, coordinateur économique du kibboutz Nir Yitzhak, décrit des sentiments mêlés : « L’unité, c’est une force », affirme-t-il, en revenant sur le 7 octobre, se remémorant les moments où les forces de sécurité ont permis aux habitants de quitter les abris, et où tous se sont rassemblés dans le jardin d’enfants du kibboutz.
« Dans ces instants-là, j’ai compris à quel point être ensemble donne de la force. »
« La question des otages et de la guerre sera très présente tout au long de la fête », précise Yagil.
Lors du seder, de nouveaux textes écrits par les membres du kibboutz seront lus, portés par l’idée que la liberté n’est pas un acquis.
« Nous lirons une Haggada adaptée l’an dernier à notre réalité, à ce que nous avons traversé le 7 octobre », raconte Hadas.
« Nous commencerons par « Ma nishtana » (Pourquoi cette nuit est-elle différente ?) – car en réalité, tout a changé.
Les coupes de vin seront cette année aussi dédiées à des significations profondes : la première au printemps, la deuxième à la liberté, la troisième à la mémoire des disparus, et la quatrième à l’espoir et à la paix. »
Malgré la douleur, il y a aussi de l’espoir.
« Je veux me connecter à l’optimisme et à la force qu’il y a dans l’histoire de la sortie d’Égypte », dit Yagil.
« Je veux croire que le voyage que nous traversons aujourd’hui s’achèvera lui aussi ainsi. »
La communauté, qui vit ce parcours ensemble, puise sa force dans son unité.
« La communauté possède une grande puissance, un pouvoir de guérison immense dans le fait d’être ensemble », explique Yagil.
« C’est très réconfortant. »