Le monde médiatique israélien était en ébullition ces derniers temps. La radio et la télévision publiques, connues sous le titre ”reshout hashidour” avec son fameux Kol Israël ont laissé la place, depuis le mois de mai de cette année, au ”taaguid” avec Kan.
Pour comprendre ce qu’est cette structure médiatique d’Etat, LPH a interrogé la journaliste , qui officiait déjà sur Kol Israël: Emmanuelle Adda.
Le P’tit Hebdo: De Reshout Hashidour au Taaguid, qu’est-ce qui a changé?
Emmanuelle Adda: Après des années d’âpres discussions, le gouvernement a décidé de fermer la ”Reshout Hashidour”. Ce corps public ne fonctionnait plus. Au lieu de tenter de colmater l’édifice, il a été préféré la solution qui consistait à le fermer et à en construire un autre à la place.
Le ”Taaguid Kan” a une nouvelle direction générale, de nouveaux moyens, une nouvelle main-d’œuvre avec le maintien de personnes à certains postes et le remplacement pour d’autres. Ce qui change aussi c’est le passage au digital. Nous sommes aujourd’hui bien présents sur internet.
La télévision publique n’est plus Aroutz 1 mais Aroutz 11 et les locaux ont été transférés de Jérusalem à Tel Aviv pour le moment pour la radio et Modiin pour la télévision. Nous retournerons bientôt a Jérusalem.
Pour ce qui est des stations de radio en langues étrangères, notre directrice des programmes est toujours Alegra Amado. Kan possède toujours des plages horaires en 8 langues différentes au cours de la journée.
Lph: Le fait que vous soyez une radio publique vous impose-t-il certaines règles?
E.A.: Une radio publique doit être impartiale et exprimer tous les points de vue. Nous devenons respecter l’équilibre politique, la parité hommes/femmes dans les intervenants et nous devons traiter de tous les sujets. Tous les mois, nous faisons un rapport sur les invités que nous avons reçus afin de contrôler que ces règles soient bien respectées.
Lph: Qu’est-ce que Kan en français?
E.A.: Kan en français correspond au Kol Israël en français que l’on connaissait depuis sa création, à quelques nuances près. Alors que Kol Israël diffusait trois plages d’un quart d’heure en français par jour, Kan en français c’est une heure de programme tous les soirs entre 21h et 22h. Nous sommes une équipe de quatre personnes pour animer cette plage horaire: David Gombin, Caroll Azoulay, Amandine Saffar et moi-même.
Notre programme commence par les titres de l’actualité. Il s’agit de l’actualité israélienne traduite en français et non pas d’une actualité communautaire. Puis s’ensuit un magazine de 45 minutes sur des sujets divers et variés: vie israélienne, culture, social, politique, scientifique, économie, pensée juive et bien d’autres. Nous traitons de tous ces sujets dans nos émissions grâce à la présence d’invités spécialistes dans leurs domaines, sous formes d”interviews et de débats. C’est une vraie nouveauté pour les francophones et francophiles du pays.
Un replay de l’émission est quotidiennement disponible sur le site internet de Kan ainsi que sur notre page FaceBook. Nous attendons pour bientôt, l’application Kan.
Lph: Savez-vous quel est le public qui écoute Kan en français?
E.A.: Il m’est encore difficile de faire un bilan sur le public qui nous écoute sur Kan puisque nous n’émettons que depuis trois mois. Nous devrions prochainement recevoir les premiers rapports d’audience. Je peux, en revanche, vous parler de Kol Israël en français. Nos auditeurs étaient davantage des olim anciens que nouveaux ainsi que les expatriés, le corps diplomatique, et même les auditeurs des radios juives de l’étranger qui reprenaient nos journaux quotidiens. En effet, les premiers étaient de la ”génération Kol Israël”, rappelons que les grands noms des journalistes francophones israéliens sont passés par Kol Israël! Les nouveaux immigrants ne savent, bien souvent, même pas qu’il existe des horaires en français sur la radio publique israélienne. Ils n’ont même pas le réflexe d’allumer la radio, ne maitrisant pas suffisamment l’hébreu. Nos auditeurs sont aussi des personnes pas forcément francophones, mais amoureux de la langue française.
Lph: Quel est alors le public que vous aimeriez toucher avec Kan?
E.A.: Comme nous faisons de la traduction de l’info israélienne, nous espérons que de plus en plus d’olim hadashim nous écouteront. La radio, l’information, suivre l’actualité, sont des vecteurs importants d’intégration.
Par ailleurs, je constate déjà à ma grande surprise, que beaucoup de jeunes sur Tel Aviv ont découvert Kan, notamment à travers notre site internet qui est très bien fait.
Lph: Pensez-vous que la presse en Israël possède une véritable influence?
E.A.: Nous avons une presse libre, qui représente tout le spectre de la population israélienne. Force est de constater qu’il y a un vrai équilibre. A cela s’ajoute l’expansion de la presse digitale qui laisse aux lecteurs le soin de faire le tri, de sélectionner les infos qui les intéressent. Nous avons la chance de vivre dans un pays qui s’exprime beaucoup!
La presse est-elle influente? Je ne peux pas vous répondre. A mon niveau, j’essaie de faire mon métier que je vis comme une mission: informer et aider à comprendre ce qui se passe dans notre pays. En ce sens, les journalistes portent une responsabilité. Ils s’investissent, se dévouent pour le public.
Lph: A quoi mesurez-vous la réussite de cette mission?
E.A.: Lorsque les personnes pour lesquelles nous travaillons reconnaissent la qualité de notre travail. Ils ont une expérience importante dans le métier et leur avis compte.
Les réactions du public, bien entendu, sont un critère incontournable. Qu’elles soient positives ou négatives, elles en disent beaucoup sur la réussite de notre travail.
Enfin, je dirais: être en mesure de parler de tous les sujets et d’amener les gens à se poser des questions, tout en restant le plus objectif possible et en défendant les valeurs fondamentales d’Israël.
En ce qui concerne Kan en français, notre pari est gagné aussi lorsque nous donnons la parole au maximum de personnes qui peuvent faire avancer le pays et les Français d’Israël.
Ecouter Kan en français sur 101.3FM tous les soirs de 21h à 22h
www.kan.org.il/radio/reka
Facebook: ” Kan en français”
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
Ishar koah’ Emmanuelle
Kan yehudim chaim!
Que la Presence divine dans les champs ce mois d’Elul 5777 inspire toute ton équipe et devoile au monde digital francophone toute les lumieres d’Israel…
Kan. Yehudim chaim.
Rodesh tov.
Be atzlacha raba
Bonsoir je suis heureuse qu il existe ces interventions en français sur une radio en Israël je souhaiterais y intervenir en tant que thérapeutes au sujet de l école de formation a la psychanalyse dans un but personnelle et professionnelle pour les français vers l intégration et l emploie j ai écouté pour la 1ere fois ce soir et j ai beaucoup apprécié merci