Lors de la manifestation de gauche qui s’est déroulée dimanche soir à la Place Rabin de Tel-Aviv en présence de quelques centaines de personnes, Benny Gantz a été copieusement sifflé. Moshé Yaalon l’a une fois de plus appelé à « rentrer au bercail », et beaucoup plus agressif, Yaïr Lapid a accusé son ancien compagnon de route « d’avoir trompé tout le monde » et est allé jusqu’à lancer une accusation grave: « La corruption ne se combat pas de l’intérieur. Si on est à l’intérieur, c’est que l’on fait partie de cette corruption ».
Benny Gantz, mis sous pression, aura à affronter un nouveau test lundi dans la journée: Yesh Atid à l’intention de déposer à la Knesset ses propositions de loi personnelles contre Binyamin Netanyahou, notamment pour l’empêcher de devenir Premier ministre. Ainsi, le parti de Yaïr Lapid mettra Benny Gantz au pied du mur: s’il soutient ces lois, c’est la fin de l’espoir d’un gouvernement d’union et la tenus de nouvelles élections, comme l’en a averti le Likoud: on ne peut pas en même temps négocier pour un gouvernement d’union avec Binyamin Netanyahou et voter des lois qui lui barreraient la route pour devenir Premier ministre. Mais si Benny Gantz vote contre ces textes, il sera à nouveau montré par l’opposition comme un homme sans parole et dénué de « colonne vertébrale ». Yesh Atid veut également déposer une proposition de loi visant à bloquer la situation politique en l’état pour une durée de six mois durant laquelle Binyamin Netanyahou resterait à son poste uniquement pour gérer la crise du Corona puis « quitterait la scène »!
Benny Gantz a quant à lui menacé de voter en faveur de ces lois si les négociations avec le Likoud échouent. Le chef de Bleu-Blanc et son parti restent pour l’instant intransigeants dans leur refus de signer un accord qui prévoirait une clause bloquant une décision de la Cour suprême contre Binyamin Netanyahou au bout des dix-huit premier mois de la législature, et qui l’obligerait à quitter la vie politique au lieu de devenir vice-premier ministre pour la période qui suivra. Pour le Likoud, c’est une ligne rouge: un vote en faveur des lois de Yesh Atid (et d’Israël Beiteinou) et ce seront automatiquement de nouvelles élections.
Photo Tomer Neuberg / Flash 90