La Journée internationale de la Femme est l’occasion de faire chaque année le point sur le statut de la femme et la condition féminine dans de très nombreux domaines. Ceci est vrai aussi dans la sphère religieuse, où malgré le cadre imposé par la halakha, il y a des domaines où les femmes sont sous-représentées ou carrément absentes alors qu’elles pourraient jouer un rôle non négligeable et prodiguer leurs conseils avisés. C’est le cas par exemple dans l’organe chargé de désigner les deux grands rabbins d’Israël. Ce corps électoral composé de 150 membres est presque exclusivement masculin: 80 rabbins et 70 représentants des conseils religieux, où les femmes sont rares. Certaines organisations féminines réclament depuis longtemps l’introduction de plus femmes dans ce forum, mais en vain.
A l’occasion de cette Journée internationale, le mouvement de femmes sionistes-religieuses Emouna s’est adressé à la ministre en charge l’Egalité sociale, Guila Gamliel (Likoud) afin de faire avancer ce dossier délicat. En raison de l’opposition farouche des deux partis orthodoxes, la Knesset a repoussé récemment une proposition de loi allant dans ce sens, et le ministre des Cultes David Azoulay (Shass) a lui-aussi indiqué qu’il était favorable au maintien de la législation actuelle qui bloque tout changement sur cette question.
Liora Minka, présidente d’Emouna dénonce une discrimination patente des femmes et appelle la ministre à agir sur le plan gouvernemental et parlementaire pour réduire cette disparité flagrante. Le mouvement Emouna dit soutenir la proposition de loi déposée par Aliza Lavi (Yesh Atid).
Les mouvements féminins expliquent leur revendication principalement par le fait que la personnalité des grands rabbins et leur ligne religieuse ont des incidences pratiques sur la vie des femmes, notamment dans les affaires de divorces, et que dès lors, il serait tout à fait légitime que des femmes puissent être partie prenante au processus de désignation des grands rabbins qui a lieu tous les dix ans.
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