Jonathan Pollard a publié une tribune dans le Yediot Aharonot, où il décrit son désarroi face à la situation sécuritaire en Israël.
”Après toutes les années que j’ai passées, j’ai tendance à m’efforcer de me concentrer sur ma convalescence. C’est ce que nous avons essayé de faire avec ma chère épouse Esther, pendant l’année de grâce qui nous a été donnée ici ensemble et c’est ce que j’essaie de faire depuis que l’ai perdue. Mais la certitude de la catastrophe vers laquelle nous nous dirigeons, les images de ces derniers mois, et en particulier celles du massacre choquant à Elad, ne me laissent pas en paix. Je ne peux plus continuer à me taire”, écrit Pollard.
Il décrit toutes ces années en prison, où il craignait pour sa vie, car à tout moment, un autre détenu pouvait entrer et l’assassiner. Les gardiens préférant laisser ce genre de crimes se produire pour acheter le calme dans la prison.
Pollard pensait qu’une fois en Israël, cette façon de vivre serait derrière lui. ”En réalité, après ce que j’ai vu l’année qui vient de s’écouler, c’est encore pire aujourd’hui, parce que cette fois, il ne s’agit pas d’un ou deux hommes qui sont tués au hasard, mais d’une nation entière qui vit dans la peur devant une armée d’antisémites assoiffés de sang que les autorités ont peur d’éradiquer. J’ai déjà vécu dans ce film, cela ne se termine jamais bien”.
Il explique que lorsqu’il a vu le visage des terroristes arrêtés à Elad, il a compris qu’ils n’avaient pas peur de ce qui les attendait. ”Je sais très bien à quoi ressemble une prison qui ôte l’envie de vivre à ceux qui y séjournent”, écrit-il et il déplore les conditions idéales qui attendent les prisonniers sécuritaires en Israël à côté des salaires qu’ils perçoivent. ”Cela ne fait qu’encourager les terroristes à rejoindre le club”.
”J’attends un leader. Un leader juif, authentique, qui ira de l’avant et qui ramènera les bandes bleues et la Maguen David sur notre drapeau. J’attends un leader qui fera pénétrer la crainte de D ieu dans le coeur de nos ennemis. J’attends un leader qui agira sans se soucier de ce que diront ceux qui ne vivent pas dans notre pays. Nous savons pourquoi nous sommes là. D ieu nous a donné cette terre, non pas l’empire britannique, Washington ou l’ONU. Malgré ce fait, il est triste de constater que notre sainte mission de reconstruire le foyer national du peuple juif n’en est même pas à la moitié du chemin. Et cela à cause de nos peurs et de nos craintes, non pas à cause des actions de nos ennemis. Nous n’avons toujours pas acquis notre indépendance comme nous le devons après 2000 ans de pogroms, de croisades, d’inquisition et de tentatives récurrentes d’exterminer notre peuple”, conclut-il.