Jamais de sa carrière de secrétaire d’Etat John Kerry n’aura prononcé un discours aussi long et aussi accusateur contre un Etat qui est le principal allié des Etats-Unis. A l’inverse, ni la Syrie, ni l’Iran, ni la Crimée ou la Corée du Nord n’auront eu ce privilège de la part du chef de la diplomatie américaine. A l’entendre, c’est la présence des Juifs…en Judée qui est le principal obstacle à la paix tant désirée par Mahmoud Abbas et ses sbires. Mais son discours fleuve n’aura été que le chant non pas du cygne mais d’un canard boîteux. Les échecs de John Kerry et de l’Administration Obama dans la sphère internationale crèvent les yeux et il fallait bien, comme Bill Clinton en l’an 2000, finir un mandat raté en tentant de faire plier Israël.
L’Autorité Palestinienne n’aura pas été longue à répondre au sécrétaire d’Etat. Deux hauts reponsables de l’AP, Riyad Al-Maliki et Mustafa Barghouti ont tous deux répondu que “jamais les Palestiniens ne reconnaît le droit d’Israël à exister en tant que patrie du peuple juif”. Il ne s’agit pas ici des modalités d’un réglement du conflit, de simple détails tactiques, mais de sa source qui est la même depuis plus d’un siècle: le refus arabe d’accepter une souveraineté juive sur un lopin de terre islamisé. Toutes les chimères de John Kerry n’auront donc duré que le temps d’un discours dans lequel il s’est évertué à désigner les Juifs comme responsables de la situation.
Photo Issam Rimawi / Flash 90