Interrogé hier (mardi) à l’Assemblée nationale sur la situation dans la Bande de Gaza, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a condamné l’action israélienne et accusé l’armée israélienne de viser délibérément le personnel humanitaire dans l’enclave.
»La rupture du cessez-le-feu et la reprise des frappes israéliennes à Gaza constituent un retour en arrière dramatique », a déclaré le ministre. »Dramatique pour les populations civiles à Gaza, dramatique pour les otages et leurs familles, dramatique pour la stabilité dans la région ».
Puis reprenant les chiffres et le narratif du Hamas: »Dramatique aussi parce que le bilan humain de ces frappes est considérable. C’est plus de 1000 personnes qui ont perdu leur vie. Le 9 mars dernier un bâtiment des Nations Unies a été frappé. Un employé des Nations Unies a perdu la vue et deux de nos compatriotes. Et puis des tirs israéliens sur des ambulances ont tué 15 secouristes, dont des secouristes du Croissant Rouge, de la protection civile palestinienne et des employés des Nations Unies. C’est tout simplement inacceptable. Les travailleurs humanitaires ne devraient jamais être pris pour cible ».
La frappe qu’évoque le ministre français sur un bâtiment de l’ONU a été rapportée le 19 mars et non le 9 mars comme il l’affirme. Par ailleurs, Tsahal a démenti cette information prouvant qu’elle n’avait mené aucune opération dans cette zone ce jour-là.
Le ministre a poursuivi: »Dramatique aussi parce que demain cela fera un mois qu’Israël a fermé, après l’avoir réouvert, l’accès de l’aide humanitaire à l’enclave ».
Jean-Noël Barrot a ensuite décrit ce qu’il dira à son homologue israélien, Guidon Saar, ce jeudi lors d’une rencontre prévue: »Je lui dirai trois choses. La première c’est qu’Israël comme le Hamas doit respecter les engagements qui ont été pris le 19 janvier dernier, date du cessez-le-feu: libération des otages, cessation des hostilités. Deuxième élément et au-delà du cessez-le-feu, le plan des pays arabes pour la reconstruction et la gouvernance et la sécurité à Gaza doit être soutenu. C’est un plan qui prévoit que le Hamas ne puisse ni participer à la gouvernance de l’enclave ni constituer une menace pour Israël. Et troisième élément, je lui dirai qu’au-delà de Gaza, la seule solution susceptible de garantir la sécurité et la paix, la sécurité pour les Israéliens comme les Palestiniens, c’est la solution à deux Etats qui fera l’objet de la conférence des Nations Unies que la France présidera avec l’Arabie Saoudite cet été ».