Alors que s’ouvre la conférence de Paris, le ministre français des Affaires étrangères a naturellement choisi Haaretz pour y exposer sa vision sur le conflit israélo-palestinien. En en dépit de toutes les évidences maintes fois démontrées, il s’est aligné sur les positions exprimées il y a quelques années par son homologue américain John Kerry. “Le conflit israélo-palestinien ne peut pas attendre car il est impossible de détacher ce conflit de tous les autres qui déchirent le Proche-Orient depuis la Syrie jusqu’à la Libye et du Yémen jusqu’en Irak”.
Le chef de la diplomatie française estime que le Proche-Orient ne pourra pas retrouver de paix et de stabilité “tant que le plus vieux conflit de la région ne sera pas résolu”!
Ce qui ressort des propos de Jean-Marc Ayraut, est que le conflit israélo-palestinien n’est pas seulement le plus ancien de la région mais c’est lui – et donc Israël – qui alimente les autres qui ensanglantent le Moyen-Orient et le Maghreb.
Ceci montre qu’à l’instar de l’Administration Obama, le pouvoir socialiste en France n’a absolument pas compris ce qui se joue dans cette région, et il met sur les épaules du seul Etat démocratique et moral de la région tout le poids de la responsabilité de ce qui s’y passe ou risque de se passer. Qu’un ministre des Affaires étrangères d’un pays qui se présente comme la 5e puissance mondiale ne soit pas capable de discerner qu’aucun des conflits en cours au Moyen-Orient n’a de quelconque rapport avec celui qui oppose Israël aux Arabes palestinien est au minimum étrange.
Cette ignorance souligne encore davantage le ridicule et l’inutilité de cette Conférence de Paris dont Jean-Marc Ayraut est si fier. Peut-être qu’un orientaliste ou un islamologue pourrait glisser à l’oreille du chef de la diplomatie française que l’ébullition qui caractérise aujourd’hui le monde arabo-musulman est un nouveau pic dans la lutte séculaire que se livrent Sunnites et Chiites, Musulmans et Chrétiens, Turcs et Kurdes, nationalistes et islamistes depuis de longs siècles, une époque où l’Etat d’Israël n’était qu’un rêve lointain parmi la judaïcité mondiale et où l’expression “palestinien” n’existait pas.
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