Le nom Ghrenassia vous évoque forcement quelque chose… En effet, il s’agit du véritable nom de famille du très célèbre Enrico Macias ! Le 20 mars prochain, à l’occasion de la Journée Internationale du Judaïsme Francophone au Campus Francophone de Netanya, son fils Jean-Claude sera présent. Il n’est pas « juste » le fils d’Enrico, il est aussi son producteur et un grand nom dans l’industrie de la musique puisque outre son métier de producteur, il est aussi compositeur et musicien. LPH a pu l’interroger sur sa carrière et sa relation avec son père.
Le P’tit Hebdo : Lorsqu’on est le fils d’Enrico Macias et le petit-fils de Cheikh Raymond, a-t-on un avenir tout tracé dans le monde de la musique ?
Jean-Claude Ghrenassia : Non. Je vais même vous étonner en vous disant que j’ai d’abord fait des études de droit et que je me destinais plutôt à une carrière académique ! Mais finalement la musique m’a rattrapé. Il est vrai que j’ai grandi avec, mais d’entamer une carrière dans cet univers a été un choix personnel et volontaire. J’ai d’ailleurs travaillé pendant plusieurs années avec des artistes issus d’un milieu musical totalement diffèrent de celui de mon père. Je suis un féru de musique jazz et noire américaine ! Je me souviens qu’il n’a compris réellement que j’étais dans le métier qu’après un certain temps, lorsque j’avais déjà 35 ans et une petite expérience !
LPH : Aujourd’hui vous êtes son producteur. Est-ce difficile de travailler avec son père ?
J-C.G. : Nos mondes ne se sont réunis que tardivement et c’était bien aussi. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour mon père, je suis très fier de son parcours en tant qu’homme et en tant qu’artiste. L’image de mon père, aussi célèbre qu’il était, n’a jamais été un poids pour moi. À ce propos, je me souviens que quand j’étais enfant et que je suis entré à l’école Yavné, tous les élèves se passaient le mot que le fils d’Enrico était parmi eux. Un jour, l’un d’entre eux est venu me voir et m’a chuchoté : « tu sais que le fils d’Enrico est dans cette école » ! Travailler avec mon père est véritable plaisir. J’ai aussi plein d’autres centres d’intérêt. Je pense que les enfants n’appartiennent qu’à eux-mêmes. Mes parents m’ont appris à me construire, à me forger ma propre personnalité.
LPH : Beaucoup se sont étonnés que votre père ait déclaré faire son alya pour ensuite se rétracter. Que s’est-il passé ?
J-C.G. : L’histoire de mon père avec Israël est très ancienne et très forte. Il a été de tous les combats. En 1967, il était en Israël avec Tsahal ; en 1973, il chantait pour les blessés dans les hôpitaux ; en 1982 aussi, il se trouvait au nord d’Israël pendant la guerre du Liban et même la Guerre du Golfe ne l’a pas découragé de venir. Mon père a fait beaucoup et continuera à faire pour Israël. À 77 ans, il maintient sa carrière de manière très honorable et il n’a pas de leçons de sionisme à recevoir. Il y a plusieurs façons de faire son alya.
LPH : Et pour vous, que représente Israël ?
J-C.G. : Israël compte beaucoup pour moi. Il y règne une énergie formidable. Sur le plan musical aussi, j’y trouve une grande richesse. J’ai, par exemple, produit une artiste qui chante avec Idan Raichel. En tant que Juif de la Diaspora, Israël est un refuge que l’on se doit de défendre partout. La Francophonie et la musique, les deux thèmes de ma prochaine venue, sont aussi une façon de défendre Israël.
LPH : Pour conclure, quelle est la chanson de votre père que vous préférez ?
J-C.G. : 55 ans de carrière ! J’aime beaucoup ses chansons, mais il y en a une qui me touche particulièrement : « Au talon de ses souliers ». Parce que c’est tellement vrai : on emporte toujours quelque chose de nous, que l’on fasse son alya ou pas…
Journée Internationale du Judaïsme Francophone au Campus Francophone de Netanya
Le Dimanche 20 mars 2016 de 14h30 à 20h30
francophonie010@netanya.ac.il / 09 – 8607898 /09 – 8607417
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay