J’aurais seulement aimé qu’on m’explique…
⁃ Pourquoi les Américains laissent-ils impassiblement se faire détruire tout ce qu’ils ont tenté de construire en 20 ans, à coup de milliers de Milliards de dollars dans l’édification de la nation libre Afghane?
⁃ Comment peuvent-ils à ce point laisser la situation leur echapper, eux qui ont été les maitres de l’Afghanistan pendant 20 ans, se retrouvant à être contraint de se réfugier craintivement et sans honneur dans l’aéroport de Kaboul.
⁃ Comment les superpuissances occidentales peuvent-elles faire preuve de si peu de fierté nationale, acceptant de plier bagage dans la panique, fuyant face à des combattants en tuniques et babouches, brûlant eux-mêmes leurs drapeaux pour ne pas laisser les Talibans s’en charger.
⁃ Comment Biden peut-il nier avec tellement de dédain l’énorme défaite Américaine, camouflant que la fuite de l’armée americaine est un cuisant aveu d’echec, d’incapacité à vaincre les Talibans malgré les 150 000 soldats deployés.
⁃ Pourquoi l’armée Américaine, qui a cherché minutieusement la moindre barbe d’afghan dans les montagnes pendant des années, n’est pas foutue de profiter que les forces Talibanes soient massés massivement aux portes de Kaboul pour frapper généreusement et faire le ménage si simplement? Pourquoi la coalition fait-elle l’économie de quelques bombes, tellement utiles et precieuses à la resistance Afghane?
⁃ Parlons-en tiens de la resistance, comment un groupe de fanatiques ignares sortient tout droit de leurs montagnes peuvent-ils s’emparer d’un large pays tellement rapidement, sans que l’armée Afghane, composé de pas moins de 140 000 hommes armés et entrainés par les USA pendant 20 ans, ne tire pratiquement pas un seul coup de feu. Le fils du commandant Massoud, avec tout son courage et sa bonne volonté, aura du mal à tenir longtemps. Et cela alors même que le courageux président s’est prudemment refugié au Tadjikistan…
⁃ Comment un peuple peut-il avoir un si bas sens patriotique, se laissant ramener à l’age de pierre sans prendre les armes et resister bravement?
⁃ Comment l’Occident dans son ensemble peut-il regarder le spectacle désolant de cette démocratie fébrile et tant espérée à nouveau replonger dans l’obscurité de la Sharia et de l’islamisme, une lumière de plus qui s’eteint dans un monde déjà pas si rose, sans lever le petit doigt et se contentant d’ecouter béatement les promesses anesthésiantes du nouveau pouvoir Afghan, qui on le sait, est à la pointe du progrés et de l’ouverture.
⁃ Comment peut-on être aussi bête pour ne pas comprendre que tôt ou tard le bouchon leur sautera à la figure, pour avoir laisser un royaume de la terreur s’installer sous leurs regard passifs, aveugle du fait qu’ils devront par le futur inévitablement rentrer à nouveau en guerre totale contre ces groupes terroristes qui seront alors renforcés, alors qu’il aurait été tellement plus facile de les arrêter aujourd’hui.
⁃ Comment peuvent-ils regarder le peuple Afghan dans les yeux, l’abandonnnant lachement à son sort, après l’avoir envahi pendant 20 ans sous prétexte d’humanisme. Ils n’ont à priori pas plus de difficulté à faire décoller leurs avions cargos bourrés de diplomates bien en securité, manquant (par malchance?) d’écraser cette foule en panique essayant de se raccrocher à leurs ailes, poussés par un terrible desespoir en voyant leurs prétendues alliés les abandonner si lâchement.
⁃ Pire, comment peuvent-ils regarder dans les yeux les familles des 3500 soldats tombés au combat contre les Talibans, sans leurs dire que leur sacrifice était inutile?
⁃ Comment peut-on tant investir, humainement et économiquement, dans une mission que l’on vend moraliste et universaliste, pour plier bagage aussi sec dès que nos intérêts géopolitiques ont viré de bord.
⁃ Comment la crise existentielle à laquelle fait face l’occident actuellement peut-elle à ce point les rendre aveugles au reste du monde, faisant fi de leurs beaux principes gravés sur les monuments de leurs institutions, laissant le destin d’un peuple dont il avait pris la responsabilité prendre la voix inquiétante de l’obscurité.
Oui, cela fait beaucoup de questions, mais mon ignorance est à la hauteur de mon incompréhension face à un tel manque de responsabilité et d’humanité dans la gestion du monde par ses dirigeants, spéculant sur l’avenir d’un pays et de ses millions d’habitants, sur l’équilibre géopolitique mondial, comme un groupe de poivrots le ferait sur les paris équestres à la table du café du coin.
Dans ce pays qui fût pendant longtemps le théâtre des nations, la scène de la fuite en avant des garants de la civilisation dépasse largement le seul destin de l’Afghanistan, car c’est leur capacité à assumer et défendre leurs valeurs et croyances qui s’effondre, laissant la place à un nuage noir de totalitarisme et de fondamentalisme.
Telle est la véritable défaite, la défaite des valeurs oxydés de l’Occident qui n’a plus de feuille de route dans la quête de son rôle à jouer dans l’Histoire.
Quelque chose s’est brisé dans l’Esprit des nations.