Le vent de l’intégration souffle sur le pays. Klita nous voilà ! Nous, Juifs de France montés il y a 1, 10, 20, 30 ans ou plus, avons décidé, enfin, de participer pleinement à la vie politique de notre ville, de notre pays. Il est vrai que, jusqu’à présent, chacun d’entre nous a du déjà voté pour les élections municipales ou nationales, comme de bons citoyens. Pourtant, cette fois-ci, un nouvel élan nous dirige vers les urnes. Dans pratiquement chaque ville, des Francophones courent sur les listes avec des candidats potentiels à la mairie. Cette implication fait des vagues, la mobilisation va grandissante. De Tel Aviv à Raanana, de Bat Yam à Netanya, de Guivat Shmouel à Jérusalem, les Francophones d’Israël militent, du soir au matin, par tous les moyens possibles et rajoutent à cette course à la mairie, un goût sucré salé très apprécié. Du coup, ce sont eux qui donnent le ton, apportent sans complexe leur savoir-faire d’une culture de là-bas. Là-bas, c’est l’Hexagone d’où ils viennent et qui les a formés au militantisme de base, associatif et communautaire. Et voilà que les clans se forment, que des grands-parents aux petits- enfants, tout le monde s’agite, va convaincre, lance des slogans, organise des rencontres, parce que nous nous sentons concernés.
Eh oui, un jour on a, nous aussi, décidé de tout quitter et de venir chez nous, ici, comme Avraham l’a fait, après avoir répondu à cet appel divin: ‘’Le’h Le’ha’’. Le retour aux sources demande un temps d’adaptation, jusqu’au moment où on comprend que pour bien se sentir en Israël, il faut s’in-té-grer et l’action politique est un des ingrédients de la recette de la bonne klita. La politique en France n’avait rien d’attrayant pour nous les Juifs. Rappelez-vous, on choisissait un président sur un critère essentiel: les Juifs et Israël. Ici, tout nous concerne. La propreté, l’écologie, les prix des maisons, le travail, les droits des olim, l’éducation, le shabbat… C’est la raison pour laquelle nous devons d’une part nous intéresser de près au programme de chaque parti mais en plus encourager les Francophones de chaque liste en course. Cette fois-ci, pas d’excuse. Intéressez-vous, participez aux débats ou rencontres et choisissez un camp. Et même si vous n’êtes pas d’accord avec votre conjoint, ne vous disputez pas pour autant, c’est aussi le côté romantique aussi des élections. L’aventure, en fait, ne fait que commencer. La première étape étant le mardi 30 octobre, jour férié pour la première fois dans l’histoire. Le second tour dans la plupart des villes, une semaine après. La troisième escale, on en parle déjà, ce seront les élections nationales pour la Knesset.
Avraham Azoulay
Photo by Moshe Shai/Flash90