Le mois d’Iyar est à la fois le huitième et le second mois du calendrier hébraïque : le second à partir de Nissan (considéré, nous l’avons vu, comme le premier mois de l’année) et le huitième à partir de Tichri (premier mois « officiel » du calendrier juif).
Les prophètes définissent le mois d’Iyar comme « le mois du Rayonnement » (« Hodech Ziv »). Il introduit une nouvelle notion de libération, relative à la fin des temps. Le mot « Iyar » lui-même contient l’idée de lumière, « or ».
C’est au cours du mois d’Iyar que la manne a commencé à tomber pour la première fois. Elle était blanche, translucide et dotée des qualités divines. La manne, nourriture céleste qui emplit tous les recoins de ce monde, représente la vie.
Selon le Zohar, le mois d’Iyar est associé à la dernière délivrance. Rabbi Shimon bar Yo’haï, zatsa”l, auteur du Zohar, avait vu juste. Le retour d’Israël à sa terre est le signe essentiel de la fin des temps. Ce n’est donc pas un hasard si la déclaration d’indépendance d’Israël a été proclamée le 5 du mois d’Iyar 5708. Yom HaAtsmaout ainsi que Yom Yeroushalayim (28 Iyar 5727 – 7 juin 1967) sont de claires preuves de la bonté divine. Dès lors, il me semble que notre reconnaissance envers le Créateur doit aller de soi.
Yom HaAtsmaout est un événement collectif s’inscrivant parfaitement dans le processus de la Gueoula (libération) qui, pour nos Sages, est synonyme de l’indépendance politique du peuple d’Israël. L’indépendance de l’État d’Israël en 1948 est une charnière centrale de notre Gueoula. À présent, il est de notre devoir de donner une continuité à ce point de départ pour atteindre un nouveau degré de la Délivrance.
Il faut comprendre que ce qui a commencé par la sortie d’Égypte au mois de Nissan se concrétise durant le mois d’Iyar.
Les événements de notre présent national dépassent largement ceux de la sortie d’Égypte. Pour sortir d’Égypte, nous avons quitté un seul pays, alors que le retour du peuple d’Israël sur sa terre ces cent dernières années se fait depuis plus de 150 pays, dans lesquels nous avons été exilés pendant plus de 2000 ans. Depuis la création de l’espace-temps, cet incroyable retour était prévu pour le mois d’Iyar. Le fondement de notre alliance avec Dieu repose d’abord et avant tout sur le retour à Tzion. Le premier commentaire de Rachi sur la Torah se réfère à la Terre d’Israël. En effet, nous sommes une nation, et non pas une religion. Toutes les mitzvot sont d’ordre national et ont pour vocation d’être appliquées sur notre Terre d’Israël.
Yom HaAtsmaout et Yom Yeroushalayim sont dotés d’une sainteté particulière qui n’est plus remise en question. Vivre dans le déni de cette providence divine constitue une ingratitude qui est la cause principale de tous nos problèmes. Être reconnaissants de cette immense bonté est la seule chose que Dieu ne peut pas faire à notre place…
Si le roi Ézéchias avait remercié l’Éternel, il aurait pu être le Machia’h. Mais il ne l’a pas fait ; il n’a pas recité le Hallel (louanges à Dieu) et, dès lors, il a perdu son titre messianique.
L’acharnement des nations contre nous est le signe évident de l’importance de notre époque. La volonté de la chrétienté et de l’islam de se substituer à Israël confirme, s’il en est besoin, à quel point la vérité divine réside au cœur de la nation et du peuple d’Israël. Et par conséquent, que le conflit est d’ordre identitaire et non pas territorial.
Lorsqu’Israël reprend sa place, les nations se sentent menacées. Les valeurs morales que nous portons sont comme un feu aveuglant pour elles. Israël est aujourd’hui au cœur d’un affrontement international face à l’islam. Cela non plus n’est pas dû au hasard.
Le mois d’Iyar marque le retour de l’honneur national d’Israël. Le monde entier finira par comprendre que la justice et la libération viennent d’Israël.
Bon à savoir :
Iyar est associé à la guérison car les lettres du nom « Iyar » sont les initiales des mots « Ani HaChem Rofékha » : « Je suis HaChem ton guérisseur », tirés de Chemot 15, 26). C’est également en Iyar que le puits de Myriam fut accordé aux Enfants d’Israël dans le désert, ce même puits qui prodiguait la guérison à ceux qui venaient s’y abreuver.
Ce mois est placé sous le signe zodiacal du Taureau, représentatif de l’animalité contenue dans l’homme, une animalité qui, une fois domptée, peut être extrêmement productive.
Rav Yoël Benharrouche