Israël a accueilli dimanche soir 64 Éthiopiens, premier groupe d’un total de 9.000 compatriotes appelés à immigrer au cours des cinq prochaines années bien que n’étant pas reconnus comme juifs par les autorités israéliennes, a indiqué lundi l’Agence juive.
“Ces 64 Éthiopiens ne répondent pas aux critères fixés par la Loi du retour, qui permet à tout Juif de s’installer en Israël, mais ils ont des membres de leur famille qui s’y sont installés”, a expliqué à Yigar Palmor, porte-parole de l’Agence juive, un organisme paragouvernemental chargé de favoriser l’immigration.
“Une fois installés en Israël, il vont suivre une procédure de conversion au judaïsme”, a-t-il ajouté.
Le gouvernement a établi une liste nominative de 9.000 Éthiopiens autorisés à immigrer en Israël durant les cinq prochaines années au nom du regroupement familial, a-t-il dit.
Ce plan a été remis en cause en mars quand un responsable du bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou a informé les membres du Parlement qu’il faudrait limiter les arrivées, faute de moyens budgétaires.
Plus d’un millier d’Ethiopiens avait également manifesté contre la décision du gouvernement israélien de restreindre l’immigration éthiopienne et contre l’annulation du plan autorisant leurs proches en Ethiopie à les rejoindre.
Deux députés du parti de droite du Premier ministre avaient alors décidé de boycotter les votes au Parlement, posant une menace directe pour le maintien de la coalition gouvernementale.
Le cabinet de Benjamin Netanyahu avait alors fait marche arrière et annoncé qu’Israël accueillerait dès cette année 1.300 migrants éthiopiens ayant de la famille dans le pays.
La communauté juive éthiopienne regroupe 135.500 personnes, dont plus de 50.000 sont nées en Israël. La plupart d’entre eux descendent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles, que les autorités religieuses d’Israël ont tardivement reconnues comme membres de la foi juive.
Cette reconnaissance a entraîné la mise en place de deux ponts aériens, en 1984 et 1991, et l’émigration vers Israël de 80.000 Éthiopiens, qui ont dû franchir un énorme fossé culturel pour s’intégrer dans la société israélienne.
Cette annonce survient alors que l’Ethiopie a accusé lundi des “ennemis extérieurs”, tels que l’Egypte, d’être à l’origine des violences sans précédent depuis un quart de siècle qui agitent le pays et ont conduit le gouvernement à déclarer l’état d’urgence pour six mois.