Malgré la guerre, malgré les querelles internes, Israël reste dans le top 10 des pays les plus heureux du monde. C’est ce qui ressort du rapport annuel sur le bonheur rédigé sous l’égide de l’ONU et publié aujourd’hui (jeudi).
En tête du classement se trouvent les pays nordiques: la Finlande, suivie du Danemark, de l’Islande, de la Suède et des Pays-Bas. Le deuxième groupe de cinq pays est ouvert par le Costa Rica, suivi de la Norvège, d’Israël (8e place), du Luxembourg et du Mexique. Notons qu’en 2024, Israël était à la 5e place de ce classement.
La France se place à la 33e place soit une perte de 6 places par rapport à l’année dernière. Les Etats-Unis sont à la 24e place. L’Afghanisan ferme le classement.
Anat Fanti, chercheuse en politique du bonheur au sein du programme de science, technologie et société de l’université Bar-Ilan, explique que « malgré une année marquée par la guerre, Israël conserve sa place dans le top 10 du classement mondial du bonheur et se positionne en tête de l’indice de la qualité des relations sociales. »
L’écart perceptible entre ce classement élevé et le sentiment de difficulté ressenti par les citoyens israéliens depuis octobre 2023 s’explique par le fait que le rapport mondial sur le bonheur repose sur l’indice de satisfaction de la vie, qui reflète principalement des paramètres sociaux et structurels tels que la stabilité économique, le niveau des services de santé et la contribution à des œuvres caritatives. « Il s’agit d’un indicateur stable qui témoigne de la résilience profonde de la société israélienne, mais qui ne reflète pas nécessairement les émotions quotidiennes de la population », ajoute-t-elle.
Le rapport met aussi en lumière un aspect intéressant: les jeunes Israéliens se classent au premier rang mondial en termes de sentiment d’avoir quelqu’un vers qui se tourner en cas de crise. »Les caractéristiques uniques de la société israélienne, telles que l’attachement familial, la foi et les liens sociaux solides, servent de bouclier à la population, même dans les circonstances les plus difficiles, comme en témoigne cette donnée », analyse Anat Fanti.
Cependant, le rapport met également en évidence des signes de l’impact de la période actuelle sur l’humeur des citoyens israéliens. « Les effets de la guerre sont bien visibles dans les indicateurs émotionnels. Nous sommes passés du 119ᵉ rang en 2023, avant la guerre, au 50ᵉ rang mondial en termes de niveaux d’inquiétude, de tristesse et de colère, un chiffre qui reflète l’année difficile traversée par les citoyens israéliens », précise la chercheuse.
Un élément particulièrement préoccupant cette année est la chute brutale de la confiance du public envers les institutions gouvernementales, comme en témoigne l’indice de perception de la corruption, où Israël est passé du 80ᵉ rang en 2021 au 109ᵉ en 2025.
Le Rapport mondial sur le bonheur 2025 dresse ainsi un tableau contrasté de la société israélienne : d’un côté, une résilience sociale exceptionnelle, caractérisée par des liens solides et un soutien mutuel, et de l’autre, une montée des émotions négatives et une érosion significative de la confiance envers les institutions de l’État.