La démocrature (ou dictocratie) désigne une démocratie d’apparence qui mêle des éléments inhérents à la vraie démocratie, comme la tenue d’élections, mais qui en fin de compte trahit la volonté générale.
Je pense qu’il existe plusieurs sortes de médiacratures, celle qui dirige Israël est judiciaire et en partie militaire.
La Cour suprême de l’ État hébreu – que je préfère définir comme une «junte judiciaire» – ne cesse depuis les années 1990 de prendre des décisions idéologiques de gauche en s’arrogeant le droit d’empiéter sur les pouvoirs exécutif et législatif (ce qui porte atteinte au régime démocratique tel que légué par Montesquieu) .
Je ne reviendrai pas sur les innombrables décisions de la Cour suprême qui ont carrément annulé des lois votées par le Parlement (pourtant représentant du peuple souverain) au profit – toujours ! – des Arabes ennemis d’Israël , et ce, contre les intérêts nationaux.
Le 9 février 2020 la Cour Suprême s’est encore illustrée en annulant la décision du comité électoral de bannir l’infecte députée de la Liste Arabe Unie, Heba Yazbak de la prochaine élection étant donné son soutien ardent aux différents mouvements terroristes tels que le Hezbollah ou le Hamas. Heba Yazbak, députée de l’actuelle Knesset, a même osé louer la mémoire du psychopathe Samir Kuntar, une abjection terroriste d’origine libanaise qui avait décimé la famille Haran lors d’une attaque terroriste en 1979 dans la ville israélienne de Nahariya : Kuntar tua le père Danny, devant les yeux de sa fille de quatre ans Einat, puis Kuntar assassina l’enfant en lui frappant le crâne contre des rochers et l’acheva avec la crosse de son fusil…
La perverse Heba Yazbak sera sans doute réélue parlementaire lors de la prochaine élection générale israélienne grâce à la complicité directe de la Cour suprême du pays qu’elle souhaite voir disparaître.
L’une des juges qui a pris la décision de permettre à Yazbak de se représenter s’appelle Anat Baron. Cette dernière a pourtant perdu un fils lors d’un attentat terroriste perpétré à Tel-Aviv en 2003. Mais Madame Baron est certainement une adepte de ce que je nomme le «néo-christianisme juif » : «Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent… » (Évangiles selon Saint-Luc, 6 : 27)
Mais, comme si cela n’était pas suffisant, le même jour, la Cour suprême a aussi décidé de suspendre la démolition – comme la loi l’exige – de la maison des terroristes du FPLP responsables en août 2019 du meurtre de la jeune israélienne Rina Schnerb, dix-sept ans.
La Cour suprême d’Israël est donc une anomalie épouvantable : une institution judiciaire subversive qui soutient activement les ennemis de l’État dans laquelle elle officie.
En fait, tout le système judiciaire israélien est gangrené jusqu’au trognon. En effet, le procureur de l’État se permet lui aussi d’intervenir dans des affaires qui ne concernent pas son domaine de compétences. Ainsi, Avishai Mendelblit (le procureur de l’ État actuel) s’est permis de faire annuler des opérations militaires de grandes envergures dirigées contre le Djihad Islamique Palestinien (Haaretz, 16/09/ 2019) et contre des bases militaires iraniennes en Syrie (Jerusalem Post, 4/01/2019) pour des raisons bien évidemment «juridiques ».
Frédéric Sroussi est journaliste et essayiste
Source: Tribune Juive