Près d’un mois avant le vote décisif au Congrès américain, un sénateur démocrate influent, Robert Menendez, a annoncé mardi soir qu’il se prononcerait contre l’accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne entre les grandes puissances et Téhéran. Il s’agit du troisième élu du parti d’Obama qui ose prendre position contre son président, les deux autres qui l’ont précédé étant Chuck Schumer et Eliot Engel qui occupent tous deux des fonctions très importantes.
Menendez a expliqué qu’il avait pris cette décision après avoir constaté que l’Iran avait violé de nombreuses résolutions de l’Onu tout en poursuivant en même temps le développement de son programme nucléaire. Il a ajouté : « Si l’accord est appliqué, cela portera atteinte à notre sécurité nationale ».
La démarche de Menendez, considéré comme un expert de la question au sein du Congrès, n’a surpris personne. Cela faisait des semaines qu’il laissait transparaître ses réserves. Dans un entretien avec Aroutz Sheva, il a indiqué ne pas comprendre comment les grandes puissances avaient pu accepter une telle transaction.
Il a également soutenu les prises de position du Premier ministre Netanyahou et son combat contre l’accord, précisant : » Si j’étais le dirigeant d’un Etat démocratique convaincu qu’une question comme celle de l’Iran menaçait son existence, j’en aurais parlé publiquement ».
Faisant allusion aux reproches d’Obama, qui a dénoncé récemment « l’ingérence » de Netanyahou dans la politique étrangère américaine, Menendez a indiqué : « Le nucléaire iranien risque de poser des problèmes à Israël et si d’autres dirigeants peuvent utiliser des conférences de presse pour faire pression sur les membres du Congrès afin qu’ils soutiennent l’accord, je ne vois pas pourquoi il serait interdit à Netanyahou de s’exprimer sur le sujet ».
Normalement, une majorité des deux tiers du Congrès américain opposée à l’accord pourrait provoquer son rejet par les Etats-Unis. Mais si l’on en croit les experts politiques, cela ne changera pas grand-chose étant donné que les autres partenaires tels que la Russie, la Chine et même l’Europe œuvreront, par intérêt économique et géopolitique, à la levée rapide des sanctions contre l’Iran. Photo by Moshe Milner/ GPO/Flash 90.