Alors que l’Iran continue à défier la nouvelle administration américaine, celle-ci commence déjà discrètement à autoriser les transfert de milliards de dollars au régime des ayatollahs. Hamid Hossein, membre de la chambre de commerce Iran-Irak a révélé que les Etats-Unis ont autorisé le dégel d’un milliard de dollars qui sera transféré par le gouvernement irakien au gouvernement iranien. Il s’agit d’un paiement de livraison de gaz fourni par l’Iran à l’Irak. L’administration Trump avait imposé le gel de ce montant à cause de l’embargo qui interdisait à l’Iran d’exporter des matières énergétiques. Par ailleurs, et sur le même principe, plusieurs milliards de dollars seront transférés par la Corée du Sud avec l’aval de Washington. Il y a quelques semaines, les Iraniens avaient arraisonné un navire sud-coréen qui a été récemment libéré. Ces milliards ont très probablement un rapport avec cet incident.
Ainsi, l’Administration Biden recommence à fournir de l’oxygène au régime iranien avant même que toute reprise des pourparlers n’est en vue. Cette faiblesse américaine, ou plutôt démocrate, est bien détectée à Téhéran. Eshaq Djahanguiri, le bras droit du président iranien Hassan Rohani l’a exprimé sans se cacher : “Les Etats-Unis doivent lever les sanctions contre l’Iran avant que nous n’acceptions de revenir à la table des négociations, et je n’ai aucun doute que les Etats-Unis capitulerons sur cette question”.
Un autre signe que ne trompe pas sur le “vent nouveau” qui souffle a Washington : lors d’un point de presse, John Kirby, l’officier de liaison du Pentagone avec la presse a déployé tous les efforts pour ne pas prononcer le mot “Iran” lorsqu’il a été interrogé sur les milices chiites qui opèrent en Irak et en Syrie sous la tutelle de Téhéran. Il a employé l’expression de “certaines milices soutenues par le chiisme” et malgré l’insistance du journaliste qui lui demandait à plusieurs reprises s’il parlait de l’Iran, John Kirby a persisté à employer le terme global et fumeux de “chiisme”. Ce qui rappelle l’ordre donné à l’époque par Barack Obama de ne plus employer le terme “musulman” ou “islamique” pour désigner les terroristes.
On a dû bien rire à Téhéran.
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