Le sujet iranien demeure au coeur des préoccupations israéliennes. Même si les négociations à Vienne entre l’Iran et les puissances occidentales avancent au ralenti, les Israéliens n’en demeurent pas moins inquiets de ce qui pourrait en sortir.
Diplomatie ou opération militaire: à Jérusalem on a décidé de jouer sur les deux tableaux pour espérer contrer la menace nucléaire iranienne.
Ainsi, Tsahal a adressé un message clair à l’Iran ces derniers jours lors de deux exercices particulièrement impressionnants. Le premier s’est déroulé dans les airs. Les pilotes de Tsahal se sont entrainés pour une attaque sur un objectif situé à longue distance, en répétant les manoeuvres et le ravitaillement en vol.
Au lendemain de cette démonstration de l’armée de l’air, c’est celle de mer qui a pris le relais avec un exercice en mer Rouge. Cet entrainement comprenait des navires de guerre et des sous-marins afin, selon Tsahal, d’être prêt à préserver la maitrise maritime suprême d’Israël dans cette zone.
Ces grands exercices ne sont pas officiellement décrits comme des préparations à une attaque en Iran, mais c’est bien le message qui se trouve derrière. Il y a, à peine deux semaines, le ministre de la Défense, Benny Gantz, mettait en garde face à l’accélération du projet nucléaire iranien ainsi que face à l’aggressivité iranienne dans la région. Le régime des Gardiens de la Révolution est à l’origine de nombreuses attaques contre des plateformes pétrolières, notamment.
Dans ce contexte, le chef du conseil de sécurité nationale israélien, Eyal Hulata, est en visite à Washington. Il y a rencontré son homologue américain, Jack Sullivan. Les deux hommes ont convenu de l’importance d’agir de manière coordonnée en ce qui concerne l’Iran. Les Etats-Unis ont renouvelé leur détermination à se tenir aux côtés d’Israël face à la menace iranienne, qui constitue un risque pour le monde entier.
Par ailleurs, Hulata a soumis à Sullivan un compromis qu’Israël souhaiterait voir adopter à Vienne. L’Iran serait contraint par un accord à ne pas enrichir d’uranium à 90%, son industrie nucléaire serait soumise à plusieurs contraintes mais en échange il bénéficierait d’allègements sur le plan économique, identiques à celles obtenues lors de l’accord de 2015.
Si l’Iran venait à transgresser l’accord alors Israël s’attendra à ce que les Etats-Unis imposent immédiatement des sanctions qui seraient encore plus sévères que celles infligées à la Russie de Poutine.
Cette proposition est faite juste avant l’arrivée en Israël de Rafael Grossi, directeur de l’agence internationale de l’énergie atomique qui a atterri ce soir (jeudi) en Israël. Mais surtout, Hulata a voyagé maintenant pour faire part aux Américains de cette idée de compromis, en vue de la visite de Biden prévue pour la troisième semaine de juin. En effet, l’Iran devrait être un des sujets centraux de ses discussions avec le Premier ministre Bennett qui compte sur cette rencontre pour convaincre le Président américain de la nécessité de maintenir la pression sur l’Iran.