Le Premier ministre irakien Mustafa Al-Kadhimi a échappé de peu à la mort dans la nuit de samedi à dimanche lorsqu’un drone-suicide équipé d’explosifs a frappé sa résidence. Afin de s’assurer l’élimination du Premier ministre, les auteurs de cette attaque avaient envoyé trois drones dont deux ont été abattus par la DCA. Prévenu à temps, Mustafa Al-Kadhimi a pu quitter sa résidence avant l’explosion. Deux gardes du corps ont été légèrement blessés mais les dégâts sont importants.
Les condamnations sont nombreuses depuis l’étranger jusqu’à l’intérieur du pays, y compris parmi les milices et partis pro-iraniens, mais la signature est claire : les drones sont de fabrication iranienne et surtout, Téhéran est très contrarié des résultats des dernières élections législatives qui ont vu la nette baisse d’influence des partis pro-iraniens au parlement. Or, l’Irak est une pièce-maîtresse dans la stratégie iranienne de créer un axe chiite allant de Téhéran (voire un jour de Kaboul…) jusqu’au Liban.
Depuis les élections du 10 octobre, la situation politique en Irak vit de grandes tensions et les partis politiques ont du mal à se mettre d’accord sur la formation d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau Premier ministre, Mustafa Al-Kadhimi n’étant pas officiellement candidat à sa propre succession pour l’instant.
Les résultats des élections sont vivement contestés par les milieux pro-iraniens qui dénoncent une « fraude électorale » et accusent le Premier ministre de « complicité ». Parmi ces mouvements, le Hachd Al-Chaabi (Unités de la Mobilisation populaire) est le plus actif et influent. Il est accusé par une partie de la population d’être le « bras de l’Iran en Irak » et d’être responsables de nombreux enlèvements et assassinats politiques d’opposants à la tentative de mainmise de l’Iran sur le pays.
Photo Jorono 1035 / Pixa