La guerre asymétrique est le mode de conflit dominant depuis la deuxième guerre mondiale et jusqu’à aujourd’hui. En général, elle implique une armée régulière luttant contre un groupe terroriste, une force insurgée ou toute autre force armée perçue comme ayant des capacités inférieures. Dans la plupart des cas, les forces insurgées opèrent dans des zones peuplées, au milieu des populations civiles qui souvent les cachent, coopèrent et les soutiennent. Parfois, cette même population civile est utilisée, contre son gré, comme bouclier humain par les insurgés. Dans de nombreux cas, il est justifié de parler de terroristes plutôt que d’insurgés. Les terroristes présentent d’autres caractéristiques communes, telles que le fait de pointer leurs armes sur la population et les zones civiles souvent des deux côtés du conflit, le mépris total des « lois de la guerre » communément acceptées, comme la convention de Genève, la prise d’otages civils et la publication de faits et de statistiques volontairement erronés concernant les pertes et les dommages subis par l’une ou l’autre des parties au conflit. Les terroristes ne reculent devant rien pour gagner le soutien de l’opinion publique. En dissimulant leurs bases d’opérations dans des écoles, des hôpitaux, des bureaux d’ONG, etc., ils savent que toute riposte armée légitime de leur ennemi tuera les civils qu’ils utilisent comme boucliers humains et apportera un soutien international aux organisations terroristes.
Depuis le 7 octobre, le Hamas a tiré en moyenne 4 à 5 000 roquettes non guidées par mois sur des centres civils israéliens. Dans le même temps, le Hezbollah a tiré plus de 10 000 roquettes sur des civils israéliens. En conséquence, environ 80 000 citoyens israéliens ont dû quitter leurs maisons dans le nord d’Israël pour se réfugier plus au sud. Et les régions du sud d’Israël ont subi des sorts similaires. Tout cela est bien connu, et disons que quiconque ne considère pas le Hamas et le Hezbollah comme des organisations terroristes est dangereusement partial pour une raison ou une autre.
Mener une guerre asymétrique est une proposition difficile pour toute armée organisée, d’autant plus lorsque cette armée s’efforce de combattre avec des principes et de manière éthique, comme c’est le cas pour Tsahal (les forces armées israéliennes). Les défis les plus importants sont, entre autres : comment localiser les terroristes lorsqu’ils se cachent parmi la population ? Comment les identifier ? Comment prévenir les attaques terroristes avant qu’elles ne soient lancées ? Et, enfin, comment éviter autant que possible les pertes civiles collatérales ? Des décennies de guerre asymétrique ont démontré que ces défis sont insolubles. Ou, pour reprendre les termes de Bagger Vance, « c’est un jeu qui ne peut pas être gagné, seulement joué ».
Les cyberattaques lancées le mardi 17 septembre 2024 ont changé la donne d’une manière que la plupart des experts n’auraient jamais pu imaginer. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Israël n’a pas officiellement revendiqué la responsabilité de cette cyberattaque, mais supposons qu’il en soit à l’origine. En un instant, 4000 pageurs (bipeurs) en possession des terroristes du Hezbollah ont explosé, d’un seul coup. Quelques centaines ont explosé peu après. Puis des centaines de talkies-walkies également en possession des terroristes ont explosé. Une rumeur affirme que d’autres appareils sans fil ont également explosé au cours de cette période. Au total, près de 5 000 terroristes ont été blessés, certains grièvement (perte partielle ou totale de la vue, perte d’un membre, etc. ), d’autres plus légèrement. Seule une trentaine d’entre eux ont été tués, dont un très petit nombre d’enfants. Il semble qu’il n’y ait eu que très peu de victimes parmi la population civile, même parmi ceux qui se trouvaient à proximité des engins explosifs.
C’est là que réside le génie de cette attaque : Israël a mis au point une arme incroyablement sélective qui ne vise que les terroristes et non la population civile ! Il a trouvé le moyen de localiser les terroristes où qu’ils soient avec une probabilité de 100 %, de les identifier au milieu de la population civile avec un taux de réussite de 100 % et de leur infliger collectivement des dommages corporels significatifs en un instant ! Et les technologistes israéliens ont trouvé le moyen de limiter l’explosion de manière à ce que seules les personnes portant l’engin sur elles (par opposition à celles qui se trouvent à proximité) soient affectées. Il est intéressant de noter que nombre de ces engins qui ont explosé étaient entre les mains de partenaires du Hezbollah : un ambassadeur iranien, des membres du personnel syrien, etc. révélant ainsi la collusion entre tous ces membres de « l’axe chiite du mal ». Mieux encore, toutes les organisations terroristes du Liban à l’Iran (les « mandataires de l’Iran ») ont été prises de panique, ordonnant à tous leurs affiliés de détruire ou d’enterrer tous leurs appareils sans fil, semant ainsi encore plus le chaos dans le réseau de communication de ces organisations. Et il faut le répéter encore et encore : tout cela sans aucun dommage collatéral ni aucune victime civile. Je suis fier de le dire : Israël vient d’inventer et de mettre en œuvre pour la première fois le concept de guerre asymétrique éthique. Et je suis tout aussi fier de dire que c’est le résultat direct de la technologie et de l’intelligence israéliennes, ainsi que de l’attachement ancestral des Juifs à la préservation de la vie, surtout celle des innocents.
Nous vivons dans un univers dégradé, où le monde islamiste jouit d’une large majorité automatique au sein des Nations unies et de tous ses affiliés. Par conséquent, nous ne devrions pas vraiment nous préoccuper d’un quelconque vote de l’AGNU. Néanmoins, j’ai été mal à l’aise lorsque la France et plusieurs autres idiots utiles du mouvement islamiste, certaines nations européennes en particulier, ont voté une résolution ubuesque contre Israël. Comme prévu, les ennemis d’Israël l’accusent d’avoir commis un massacre (quel massacre ?) et de vouloir déclencher une guerre régionale totale (mais qui bombarde la population civile israélienne sans arrêt depuis le 7 octobre ?). Rien de tout cela n’affecte la fierté que nous devrions tous ressentir à l’égard de l’attaque des bipeurs, quel évènement remarquable !
Nous ne devons pas nous faire d’illusions en pensant que cela rend la guerre conventionnelle obsolète, bien sûr. Il s’agit d’une étape importante, mais ce n’est pas la fin de la guerre. Pas lorsque l’objectif de l’ennemi est d’éradiquer notre cher pays. Nous avons montré au monde que nous pouvons nous battre de manière éthique, même contre les ennemis les plus vicieux, et, avec l’aide de D.ieu, nous continuerons à nous battre avec détermination et avec tous les moyens nécessaires pour ramener la paix dans notre pays, tous les otages dans leurs familles, et tous les Israéliens déplacés dans leurs foyers en sécurité.
L’ « attaque des bipeurs » sera étudiée pendant très longtemps dans les académies militaires et les cercles de renseignement du monde entier pour sa nature innovante, sa mise en œuvre audacieuse et ses aspects moraux. S’il existait un prix Nobel pour la guerre éthique, Israël devrait le remporter haut la main. En attendant, un prix Nobel de la paix fera l’affaire.
Jean-Pierre Braun a passé sa carrière au cœur de la Hi Tech dans la Silicon Valley (Californie). Jean-Pierre a également été le fondateur et président pendant 20 ans d’une synagogue unique au centre de la Silicon Valley et, à son retour en France, est devenu vice-président du CRIF Rhône Alpes et président de la communauté Rachi à Grenoble. Avec sa femme Annie, ils ont fait leur Aliyah a Jérusalem en 2016.
analyse tres astucieuse
Bravo Mr BRAUN pour votre article
Jean Pierre, cher ami, vous parlez d’ éthique, elle ne vient pas toute seule. Tsahal signifie Armée de Défense d’Ysraël. Je pense que cette appellation, générique, de défense, et la seule qui soit trouvée dans le monde quant aux forces militaires nationales .
L’ armée [hebreue] est d’emblée de défense. Et cette particularité est éthique, même si les Nations veulent la voir belliqueuse.
20 siecles d’exil nous ont fait réfléchir, et un exil de 20 siecles n’existe pour aucune autre nation sur terre. C’est e qui nous donne cette mesure éthique, qui ne s’est pas auto-fecondée…
Elle sort tout droit de la Torah.
D’ailleurs l’absence de réelle vengeance est son corollaire.
N’importe quel autre pays à notre place, avec notre potentiel de frappe, aurait réduit nos agresseurs à des particules organiques, et/ou débris radioactifs…Au lieu de cela, nous envoyons nos jeunes soldats se faire tuer pour éviter des morts civiles… Nos hainemis ne souhaitent QUE nous génocider, très officiellement, et c’est nous qui en sommes soupçonnés , voire accusés…
C’est là, l’asymétrie. Cette guerre n’en est pas une, car le but d’une guerre est de parvenir à une paix, ou agrandir un territoire, fixer les (nouvelles) frontières ou asservir, ou piller, rançonner.
Nous, notre guerre, c’est nous défendre pour la survie, simplement, dramatiquement.
Ce serait bien triste, et déplorable, que les stratèges militaires ne perçoivent que la part technologique de notre défense.
Et le génie stratégique. D’ailleurs, nous avons toujours la victoire très, trop, modeste. Nos acquis sont vite dilapidés…
A mon sens,l éthique convient au monde libre et occidental
Au moyen orient, il faut parler arabe aux mahometans, et leur faire ce qu’ils nous auraient fait
Sinon, nos soldats et citoyens mourront pour l éthique, ce qui est le cas, malheureusement
Reprendre gaza mais sans les arabes Free gaza