Dans votre article du 12 septembre vous envisagez la disqualification de Benyamin Netanyahou liée à une possible mise en accusation. Ne pensez-vous pas que cela pourrait affaiblir la droite ?
Quelles que soient les précautions que l’on doit prendre à la veille des élections, il faut être conscient que cette réalité existe. Et ce d’autant plus que la gauche, ayant réussi via la machine juridique à accuser BN, sera capable de l’obliger à démissionner. Que se passera-t-il alors ?
Mettez-vous en doute le système juridique en Israël ?
Quel que soit l’état du système juridique en Israël, il s’agit de comprendre que la Cour suprême a le pouvoir d’invalider les lois votées par un gouvernement démocratiquement élu, et celui de confier au parti Bleu et Blanc de Benny Gantz les rênes du pouvoir.
N’est-ce pas faire le jeu de Gantz, qui justifie sa candidature en tant que Premier ministre en soulignant que BN ne pourra pas être élu à cause des poursuites dont il fait l’objet ?
Depuis presque 3 ans, la gauche utilise le bras de la justice pour disqualifier Netanyahou dans la perspective de reprendre le pouvoir. Ils sont convaincus de pouvoir réaliser ce plan. Faute de pouvoir défier Netanyahou sur le plan politique, les leadeurs de la gauche préfèrent parier sur l’invalidation de sa candidature par la justice. Et Gantz le sait parfaitement. Il possède peut-être même certaines informations lui permettant de l’affirmer avec autant d’assurance. Cela expliquerait pourquoi il utilise cet argument dans son marketing de campagne électorale. Dans cette perspective, les électeurs, craignant que leur voix pour BN ne se perde, peuvent décider de voter Gantz. Il serait injuste, à mon sens, de gratifier la gauche de voix de droite alors qu’elle est à l’origine de cet acharnement judiciaire.
Si Netanyahou ne peut être Premier ministre, qui le sera ?
La majorité du pays est d’accord pour désigner Netanyahou comme Premier ministre. Mais que faire si ce n’est pas possible ?
On ne peut pas écarter cette question, et on doit réfléchir à qui pourrait lui succéder. Aujourd’hui les sondages sont clairs. Après Netanyahou, le choix des électeurs se porte sur Ayelette Shaked. D’ailleurs un des grands donateurs habituels de Netanyahou, le magnat minier et rabbin australien Joseph Gutnick, a décidé cette fois d’appuyer la candidature d’Ayelette Shaked contre le Likoud.
N’avez-vous pas une attitude défaitiste qui encourage à voter pour la gauche, pour Gantz ?
Les anciens chefs d’état-major du parti Bleu et Blanc, Benny Gantz et Moché Yaalone, n’ayant réussi à rétablir la sécurité ni dans le Sud, ni dans le Nord d’Israël, leur prétention à appliquer une politique sécuritaire à quelques jours des élections est un bluff. De même pour Liberman.
La réponse devrait être, s’il existe un réel risque d’invalidation de la candidature de Netanyahou, de voter pour un(e) candidat(e) qui nous garantisse une politique de droite authentique et confirmée par ses réalisations.
N’y a-t-il pas un risque d’affaiblir le Likoud au profit du parti de Gantz ?
Le Likoud restera le parti dominant en Israël. Quoi que l’on fasse, il sortira vainqueur de ces élections. Mais pourra-t-il exercer son pouvoir ?
Qu’arrivera-t-il si Netanyahou, une fois élu, est contraint de démissionner ? Comment et à qui confiera-t-on la transmission des pouvoirs au sein de Likoud ?
Il me semble que le meilleur moyen de garantir la majorité de la droite est de donner sa voix à un parti tel que Yamina, qui garantit les valeurs fondamentales du peuple juif et la solidité d’un leader.
Vous semblez cautionner la candidature d’Ayelette Shaked en tant que Premier ministre alors que certains rabbins se sont opposés à ce qu’une femme dirige le parti Yamina (Nouvelle Droite)
C’est vrai, mais en fin de compte elle a été choisie par les décisionnaires de ce parti pour le diriger.
Mon maître, le Rav Yehuda Askénazi, insistait sur la séparation des pouvoirs dans la Torah. Laissons les rabbins dispenser les enseignements de la Torah, et les hommes politiques gérer les affaires de l’État.
Cela dit, je crois qu’Ayelette Shaked, au-delà des apparences, a suffisamment montré son respect pour la Torah et les valeurs du peuple juif à la Knesset.
Prédire la défaite de Netanyahou, n’est-ce pas prédire la défaite de la droite et le retour à une période sombre pour Israël ?
Le magnat minier et rabbin australien Joseph Gutnick qui a reporté son soutien du Likoud au parti Yamina pour les élections de 2019, a déclaré au Jerusalem Post anglais (Gil Hoffman, 8 septembre 2019) : « Yamina est un parti de droite. Et si vous voulez vous assurer qu’il y aura un gouvernement de droite, Yamina a besoin de 13 ou 14 sièges. » Gutnick a averti que si Netanyahou formait un gouvernement avec Bleu et Blanc, cela détruirait son « héritage de droite ».
Le magnat australien reproche à Netanyahou d’avoir empêché Ayelette Shaked de rejoindre le Likoud après les précédentes élections, et a déclaré que le Likoud, par ses attaques contre Yamina et Shaked, « se tirait une balle dans le pied ».
Selon le Jerusalem Post en effet, le Premier ministre Benyamin Netanyahou « a diffusé une vidéo “vibrante” à destination de l’électorat sioniste-religieux dans laquelle il l’appelle cette fois-ci explicitement à ne pas voter pour le pari Yamina ni pour Otsma Yehoudit ».
En réponse, Yamina a annoncé l’annulation d’une grande soirée prévue dimanche soir entre le Likoud et Yamina sous le nom de « Zazim Yamina » (On va vers la droite) destinée à mobiliser les électeurs de droite.
L’année dernière, Gutnick avait vanté Shaked comme successeur potentiel de Netanyahou, une fois que le Premier ministre aurait décidé de prendre sa retraite.
« J’aimerais vraiment la soutenir en tant qu’héritière [politique] de Netanyahou », a confié Gutnick à Maariv. « Quand Bibi [Netanyahou] prendra sa retraite, elle devra diriger le Likoud. »
Gutnick explique le raisonnement derrière son soutien à Shaked – qui à l’époque était un membre laïc du National-Religious Jewish Home Party : « C’est dans l’intérêt de l’intégrité de la Terre d’Israël et du monde juif », a-t-il déclaré.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90
BRAVO ! Un article réaliste mais des questions vraiment orientées comme : « Prédire la défaite de Netanyahou, n’est-ce pas prédire la défaite de la droite » ??? Pourquoi cette question idiote et présomptueuse ???? Netanyahou est-il le seul à être de droite ????? Si ce n’est pas lui, ce sera un autre ou une autre de droite !!!! Il n’y a pas dans le judaisme de culte de la personnalité ou de culte du chef !!!