C’est un phénomène récurrent dans l’Histoire. Lorsqu’un pays a des difficultés économiques, il ne rechigne pas à faire appel à des Juifs pour l’aider à sauver la situation et remonter la pente. En proie à d’énormes difficultés économiques et une grogne sociale, la Tunisie tient à sauver sa principale source de revenus, le tourisme, mis à mal par la situation sécuritaire et le terrorisme qui frappe régulièrement le pays.
Le Premier ministre Youssef A-Chahed a ainsi procédé à un remaniement ministériel de taille avec une série de dix nominations, afin de redonner un coup de fouet à l’économie tunisienne. Parmi les arrivants, l’homme d’affaires René Trabelsi qui devrait occuper le ministère du Tourisme. René Trabelsi vit en France et dirige l’agence de voyages ‘Royal First Travel’ spécialisée dans les voyages vers la Tunisie. Il est le fils de Perez Trabelsi, dirigeant de la communauté juive de Jerbah et il est déjà membre de la commission d’organisation du pèlerinage d’El Ghriba au ministère du Tourisme. Homme d’affaires dynamique et volontariste, son arrivée est saluée par les corporations professionnelles du tourisme en Tunisie.
Le président de l’Etat Beji Caid el Sebsi s’oppose toutefois à ce remaniement, au motif qu’il en aurait été prévenu au dernier moment, mais c’est le Parlement qui doit avoir dernier mot selon la constitution, et le Premier ministre y dispose d’une majorité, grâce notamment au soutien du parti islamique Ennhadha.
Si cette nomination est confirmée, René Trabelsi sera le deuxième juif à accéder au poste de ministre dans un gouvernement tunisien. Le premier avait été André Baruch, ministre sous Habib Bourguiba au lendemain de l’indépendance tunisienne.
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