L’affaire du soldat de Hevron qui n’en finit pas illustre la déconnection croissante entre certaines « élites » politiques, militaires ou intellectuelles du pays et le « peuple-réel ». Le dernier sondage mensuel sur l’Indice de la Paix, réalisé par l’Université de Tel-Aviv et l’Institut israélien de la Démocratie en est une preuve supplémentaire.
Sur l’expression du Midrash « Si quelqu’un vient te tuer, lève-toi plus tôt et tue-le », minimisée il y a quelques mois par le chef d’Etat-major Gadi Eizencot, une majorité d’israéliens se dit d’accord avec la réponse du grand-rabbin d’Israël rav Itshak Yossef qui indiquait que « c’est un commandement de tuer un terroriste »: 66,5% des juifs israéliens l’approuvent contre 30% qui se sont dit opposés à un tel principe appliqué de manière automatique. Le soutien à cette maxime est particulièrement élevé chez les orthodoxes (94%) et chez les sionistes-religieux (89,5%). Il l’est beaucoup moins chez ceux qui se définissent comme laïcs: 52%.
Ils sont aussi 41% du total de la population à estimer qu’il est possible de mettre de côté les droits de l’homme dans le cadre d’une lutte efficace contre le terrorisme (61% chez les symapthisants de droite).
Quant à l’affirmation régulièrement exprimée par le Premier ministre selon laquelle il n’y a aucune différence de nature entre le terrorisme musulman mondial et celui qui frappe en Israël, 55,5% des personnes interrogées se sont dit entièrement d’accord (64% chez les citoyens juifs) contre 35,5% (29,5% chez les juifs) qui refusent cette comparaison.
Sur le nécessité d’une coopération entre Israël et la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme, la population est partagée: 48% des personnes sondées estime qu’Israël ne peut compter que sur lui-même alors que 46% pensent qu’Israël ne peut pas faire l’économie d’une collaboration avec les autres pays concernés.
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