En 3e position sur la liste Habayit Hayehoudi (6e après les alliances), Idit Silmane – 38 ans, mère de 3 enfants – apporte un vent féminin et jeune. A un mois des élections, nous avons été à la rencontre de ce nouveau visage sur le devant de la scène politique mais bien connu déjà en coulisses depuis des années.
Le P’tit Hebdo: Quels sont vos principaux domaines d’action?
Idit Slimane: J’ai toujours été active pour promouvoir le statut des femmes dans la société. En 2013, lorsque Naftali Bennett et Ayelet Shaked ont créé le forum féminin au sein d’Habayit Hayehoudi, je l’ai rejoint tout de suite. J’en ai, par la suite pris la direction et j’ai occupé d’autres postes dans la direction du parti. 45% des membres du parti sont des femmes, il est pour moi primordial qu’elles puissent y trouver leur place et s’y exprimer.
Parallèlement, un autre sujet me tient très à cœur: le retour d’Oron Shaoul et Hadar Goldin, nos soldats retenus à Gaza. Je participe aux actions qui sont menées en ce sens depuis un an et demi.
Lph: Lorsque le rav Rafi Peretz vous a sollicitée, avez-vous accepté tout de suite?
I.S.: Le Rav Peretz est venu me trouver le jour de la clôture des listes. Yfat Erlich avait démissionné et plusieurs femmes étaient susceptibles de la remplacer. Ce genre de propositions ne se refuse pas: c’est une mission qu’il convient de remplir dignement et avec responsabilité.
Lph: La 3e place sur la liste Habayit Hayehoudi était réservée pour une femme, d’où l’impression que l’on peut avoir: vous avez été choisie d’abord parce que vous êtes une femme. Est-ce une pensée qui vous taraude?
I.S.: Depuis plusieurs années, j’agis pour que les femmes aient une place plus importante au sein de notre parti. Si des femmes s’illustrent dans la justice, dans la médecine, dans les sciences, alors pourquoi pas en politique? L’idée de réserver une place en début de liste à une femme, n’est pas une évidence. Et pourtant, cette discrimination positive me semble indispensable parce qu’il n’est pas encore naturel pour tous que cela doit être le cas. Prenez le cas de la liste Kahol Lavan, établie sans primaires. La première femme est à la 7e place, la seconde à la 10e. Je suis à la 6e place après une alliance avec deux autres partis. Et en 7e place vient Orit Struck.
Habayit Hayehoudi promeut la place des femmes en politique, c’est cela que je retiens de ma nomination.
Lph: Qu’est-ce que les femmes apportent au monde de la politique que les hommes n’auraient pas?
I.S.: Elles apportent leur regard professionnel mais aussi celui de femme et de mère. Beaucoup de sujets méritent d’être abordés aussi avec ce regard parce que cela ouvre des compréhensions et des horizons différents. Des sujets pointus comme ceux de l’équilibre entre carrière et vie familiale, de l’égalité sur le marché du travail mais aussi beaucoup plus généraux nécessitent le point de vue féminin pour être traité convenablement.
Je peux affirmer que beaucoup de femmes aujourd’hui veulent s’investir dans la vie politique. Il existe encore de nombreux barrages culturels, politiques et liées aux mentalités. Il est de notre devoir de les faire disparaitre afin de donner à ces femmes l’opportunité de s’exprimer pleinement.
Lph: Quels sont les sujets prioritaires que vous traiterez si vous êtes élue?
I.S.: Bien entendu le statut des femmes me parait être de la plus haute importance. Mais parallèlement, il faut aussi faire évoluer l’équilibre entre le centre et la périphérie et développer notre système de santé. Pour avoir été cadre dans une koupat holim, je sais à quel point nous devons promouvoir de meilleures solutions.
Le retour des soldats captifs à Gaza sera aussi un de mes objectifs principaux. C’est tout cela que je veux amener avec moi au centre des préoccupations de mon parti pour les porter à la Knesset.
Lph: L’union des partis de droite est-elle un parti sectaire?
I.S.: Je me revendique religieuse traditionnaliste, féministe, dans l’esprit de la hala’ha. Au sein de notre parti, on compte des religieux plus stricts, des laïcs, des druzes. Tous les courants de la société sont représentés. C’est d’ailleurs une des caractéristiques du sionisme religieux: être ouvert à tout le monde. Nous ne sommes pas sectaires, au contraire nous revendiquons de représenter un large éventail d’électeurs et de lui être redevable.
Lph: L’union des partis de droite – Habayit Hayehoudi, Ihoud Leumi et Otsma Yehoudit – semble être libéré de la menace de passer en-dessous du seuil d’éligibilité. Pour autant, comment vous assurer que les électeurs vous donneront leur voix?
I.S.: Habayit Hayehoudi a une histoire solide et un avenir certain. Ce n’est pas un parti de passage. C’est le seul parti de droite qui s’engage à réellement rendre des comptes à ses électeurs et à ne pas les considérer simplement comme des mandats supplémentaires. Nous nous engageons à faire plus dans ce qui est cher au sionisme religieux. Ce mouvement fait le lien entre le sacré et le profane, attaché aux valeurs de la Torah, fait le lien entre les différents pans de la société.
Ces élections sont décisives pour l’avenir de notre pays et le danger guette. Voulons-nous un gouvernement de gauche qui mènerait une politique désastreuse ou un gouvernement de droite? Si nous voulons un gouvernement de droite, il est indispensable que l’union des partis de droite soit forte à la droite de Netanyahou, pour le renforcer.
Lph: On ne peut finir cet entretien sans vous demander quel sera votre déguisement pour Pourim?
I.S.: Ma fille m’a déjà prévenue que nous nous déguiserons toutes les deux en Blanche-Neige! Sinon, tous les ans, avec un groupe d’amies nous choisissons un déguisement commun. Nous n’avons pas encore décidé pour cette année, mais ce sera sans doute un costume qui représentera la force féminine! Une façon drôle et détendue de continuer, même à Pourim, à passer les messages fondamentaux.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
Crédit photo: Barou’h Grinberg
Le costume pour Pourim dé Wonder Women Gal Gadot me parait le meilleur choix surtout si vous très nombreuses !