Le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz (Meretz) a envoyé, hier matin, une lettre aux hôpitaux du pays leur demandant de laisser entrer le hametz dans les hôpitaux pendant Pessah.
Cette lettre fait suite à une décision de la Cour Suprême qui autorisait l’introduction de hametz dans les hôpitaux, chose qui était interdite jusqu’alors. Ce jugement était argumenté par des motifs de préservation de la liberté individuelle et de la liberté de culte.
Si le ministre a jugé utile d’écrire aux hôpitaux, c’est parce que certains d’entre eux, ont annoncé qu’ils ne se plieraient pas à la décision de justice et qu’ils continueraient à bannir le hametz de leur établissement pendant toute la semaine de Pessah. Ils estiment qu’en laissant les gens consommer du hametz dans les hôpitaux, le principe de liberté défendue par la Cour Suprême est mis à mal.
Imposer une interdiction de consommer un aliment pour des raisons religieuses, à celui qui ne souhaite pas respecter cette coutume, porte atteinte à sa liberté, son autonomie et sa possibilité de vivre sa vie en fonction de ses valeurs et de ses volontés. Nitzan Horowitz
Dans sa lettre, le ministre reprend à son compte le jugement de la Cour Suprême et demande aux hôpitaux de respecter la volonté de chaque malade ”qui préférerait manger chez eux qu’à l’hôpital et qui souhaitent, pour certains, conserver leurs habitudes et qui ne sont pas intéressés par les coutumes de la fête. Imposer une interdiction de consommer un aliment pour des raisons religieuses, à celui qui ne souhaite pas respecter cette coutume, porte atteinte à sa liberté, son autonomie et sa possibilité de vivre sa vie en fonction de ses valeurs et de ses volontés. Tout cela en prenant soin de conserver les équilibres complexes entre la liberté de culte, et les principes de liberté par rapport à la religion, à l’égalité et au respect de l’être humain”.
Le ministre empêche les personnes religieuses et traditionnalistes de recevoir des soins médicaux dans les hôpitaux pendant Pessah
Le député Ori Maklev (Yahadout Hatorah) a critiqué le ministre en lui reprochant de ne pas prendre en considération les malades qui sont attachés à la tradition et qui ne mangent pas de hametz pendant Pessah. ”A notre grand regret, le ministre introduit son projet politique à l’intérieur du ministère de la Santé, sur le dos de la santé publique. La majorité du peuple en Israël ne mange pas de hametz pendant Pessah. Le ministre empêche les personnes religieuses et traditionnalistes de recevoir des soins médicaux dans les hôpitaux pendant Pessah”.
La députée Idit Silman (Yamina), qui est aussi la présidente de la commission Santé de la Knesset, s’est elle aussi insurgée contre la lettre d’Horowitz: ”Je conseille au ministre de la Santé de se concentrer sur des sujets consensuels. Le résultat d’une telle instruction sera d’exclure tout un public des hôpitaux pendant la fête et de nuire à la santé de beaucoup de personnes. J’appelle les directeurs d’hôpitaux et le public à éviter de laisser introduire du hametz”.
Le ministre des Cultes, Matan Kahana (Yamina), a tenu à avoir un discours plus rassembleur. Il a insisté sur le fait que l’introduction de hametz dans les hôpitaux constituait un obstacle au respect de la hala’ha pendant Pessah pour les patients religieux et ne portait pas seulement atteinte à leurs sentiments. Il s’est, néanmoins, déclaré convaincu qu’un terrain d’entente pourrait être trouvé, en appelant d’ici là, à s’efforcer de tout faire pour préserver le respect des mitsvot de la fête.