Alors que onze ans ont passé, peu de gens impliqués dans la Hitnatkout, politiquement, militairement ou médiatiquement sont capables de faire amende honorable et reconnaître qu’ils se sont trompés ou qu’ils ont été trompés. Et comme ce qui est rare est cher il convient de citer Avi Meshoulam, directeur de la station Radio Tel-Aviv.
Lors du Congrès Katif pour la Responsabilité nationale, il a déclaré lors d’une table ronde que “tout individu doté de bon sens aurait dû s’opposer à la Hitnatkout”. Il a expliqué que le but d’une telle entreprise ne devait pas être de donner des territoires pour le fait de donner des territoires mais pour poursuivre un but précis, par exemple la sécurité ou la paix. “Or j’ai été convaincu par une propagande venue d’en-haut qui décrivait les opposants comme des personnes dangereuses qui allaient provoquer une guerre fratricide”. Dès lors, explique-t-il, il a mis sa station au service du plan élaboré par Ariel Sharon. “On nous a inventé une histoire, et je dois avouer que les choses ont été très bien ficelées”. Parmi les “bons” vendeurs de la Hitnatkout il a notamment cité le Forum de la Ferme des Sycomores”, qui était la famille Sharon et son staff rapproché mais aussi “une ministre actuelle qui est très exigente sur le patriotisme”, faisant allusion à Miri Reguev, à l’époque porte-parole de Tsahal et partisane du plan.
Avi Meshoulam a notamment cité le grand rassemblement à Kfar Maïmon, qui a été présenté comme une menace pour la démocratie israélienne et que la guerre civile débuterait là-bas.
“Tout le Hitnatkout fut une histoire médiatique extrêmement bien menée du début à la fin”, souligne le directeur de la station, rajoutant que dans cet événement, ce sont le gouvernement et la hiérarchie militaire de l’époque qui ont “créé” les réalités sur le terrain pour aller au bout de leur plan et non les faits eux-mêmes.
Photo Aroutz 7