Aujourd’hui, nous commémorons les 118 ans de la disparition du père du sionisme politique, Binyamin Zeev Herzl. L’une des révolutions qu’il opéra dans la conscience du Peuple Juif, et le fait de se reconnaître comme une seule entité. “Nous sommes un peuple”, écrivait-il. Ce qui peut paraître banal était en fait révolutionnaire. C’était un appel aux Juifs du Yémen et de Pologne, du Maroc et de Russie, d’Ethiopie et d’Amérique, de comprendre qu’ils étaient un seul peuple, une seule nation, et qu’ensemble, ils formaient une entité politique homogène.
Les élections législatives israéliennes de 1981 furent extrêmement tendues, plus que toutes celles qui leur avaient précédées. À leur issue, Menahem Begin était reconduit à son poste de Chef du Gouvernement israélien, malgré les espoirs du Mapaï de Shimon Peres de retrouver le pouvoir après l’avoir perdu 4 ans plus tôt.
Cette ambiance ne plaisait pas à Menahem Begin, et lors du discours d’intronisation de son nouveau gouvernement, à la Knesset, il revint sur l’unité du Peuple, chère à Herzl, et appela toutes les tendances politiques du Peuple à veiller à sa sauvegarde:
“Tournons-nous vers nous-mêmes. Souvenons-nous des paroles d’Herzl: ‘nous sommes un Peuple. Un seul Peuple’. Certains disent que cette règle Herzlienne a été atteinte et mutilée lors de la dernière campagne. Je reviens sur mon conseil à tous les partis de cette maison, d’agir selon la règle antique de nos ancêtres: “et la faute sera pardonnée au peuple d’Israël, car cette faute était commise involontairement”. S’il n’y a pas de volonté d’agir de la sorte, mettons-nous d’accord tout au moins pour ne pas continuer cette ambiance après les élections. Il ne faut pas parler de deux cultures. Celui qui dit cela, veut dire que sa culture est supérieure a celle de l’autre. Pourquoi vexer de la sorte de nombreux citoyens, avec des paroles vaines comme celles-ci? Nous n’avons qu’une seule culture, c’est la culture hébraïque renouvelée, et c’est à elle que nous sommes attachés, avec notre foi, notre tradition, et nos valeurs éternelles. […] soyons un peuple. Un peuple dans l’amour d’Israël, en rapprochant nos cœurs, même si pour cela nous avons besoin du toucher bénéfique de l’ange de l’oubli”.
Les élections de 1981 étaient les plus tendues depuis la naissance de l’ État d’Israël. Depuis lors, il semble évident que nous avons dépassé de loin cette ambiance qui, aux yeux de 2022, peut paraître même amusante.
En ce jour de mémoire à celui qui a donné naissance à l’idée d’un Etat juif, et qui a voué sa vie à fournir des efforts surhumains pour celle-ci, en laissant de côté sa famille, sa santé, et finalement sa vie, nous devons donc garder à l’esprit le devoir d’unité que son souvenir nous impose.