Une grande dame vient de s’éteindre : Hanna (Annie Schlanger) Ben Horin, née en 1924 à Francfort dans une famille d’origine polonaise, est décédée chez elle à Raanana. Elle a gardé, jusqu’à ses derniers jours, un esprit clair et un dynamisme impressionnant.
Dans ses mémoires, Hanna avait évoqué les différentes périodes de sa vie et l’histoire de sa famille. Elle a raconté qu’en 1930, suite à plusieurs incidents antisémites, ses parents avaient décidé de quitter l’Allemagne et de s’établir à Strasbourg. Comme ils étaient sionistes religieux, ils se sont inscrits au mouvement ‘Mizrahi’. La jeune Hanna a fait toute sa scolarité dans une école laïque, tout en suivant deux fois par semaine des cours d’instruction religieuse dans un Talmud Tora puis par la suite, avec un professeur particulier. Au cours de son adolescence, elle a participé aux activités du Bné Akiva.
« En août 1939, a-t-elle confié, j’ai été envoyée avec ma sœur à Limoges car mes parents pensaient que nous y serions davantage en sécurité. J’ai alors travaillé en tant que secrétaire auprès du grand rabbin Abraham Deutsch, (grand-rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin) qui avait été mon maître lorsque j’étais au lycée. Nous étions tous les deux membres de la résistance française et avons beaucoup œuvré pour sauver des Juifs. En leur procurant notamment des fausses cartes d’identité, nous avons évité, pour un grand nombre d’entre eux, qu’ils soient envoyés dans des camps ».
Elle a ajouté : « Pendant toute la période de la guerre, j’ai séjourné dans la ville sous une fausse identité. Mes parents et mes frères nous ont ensuite rejointes et ils devaient sans cesse changer de logement afin de ne pas être arrêtés. Je suis restée à Limoges jusqu’à la fin de la guerre et c’est là-bas que j’ai rencontré mon mari Yaakov z’l, qui rentrait de captivité (après avoir été prisonnier pendant cinq ans en Allemagne). Nous nous sommes mariés en 1945 ».
Hanna et son mari sont montés en Israël en 1949 avec leurs deux aînés et se sont installés à Kfar Batya. Par la suite, sont nés leurs deux plus jeunes enfants. Au début, Yaakov a ouvert une menuiserie et enseignait le métier. Par la suite, il a été professeur dans une école locale. Après des études à l’université, il a enseigné les sciences. Yaakov a écrit un livre pour ses enfants, dans lequel il raconte sa vie et ses nombreuses actions bénévoles. Il a reçu pour cela le prix de ‘citoyen d’honneur de la ville de Raanana’. Il est décédé en 1998.
Hanna a travaillé pendant 27 ans au sein de l’organisation Emouna dont elle a été la secrétaire. Elle a également beaucoup œuvré en faveur de nouveaux immigrants et s’est occupée durant de longues années de personnes âgées, même lorsqu’elle avait elle-même atteint un certain âge. Elle a par ailleurs dirigé le comité de l’Intégration à Raanana, où elle vivait ces dernières années. Hanna Ben Horin avait reçu le titre de ‘femme de l’année’ de l’organisation ‘Lyons’ et celui de ‘citoyenne d’honneur de la ville de Raanana’, décerné pour saluer son bénévolat.
Décédée presque centenaire, Hanna Ben Horin laisse une belle descendance, très nombreuse, qui est bien implantée en Israël. Que son souvenir soit béni !
Hazak ! 99 ans. Barukh Dayan Émet
Quelle vie émouvante et genéreuse!!!
C’est magnifique !
RuthZ
Baroukh Dayan Haémet
Merci à cette dame immense et son mari et leur famille de nous avoir montré le chemin du courage simple.