A deux jours de son départ, le Chef d’Etat-major, Herzi Halévy a rencontré hier soir (dimanche) avec le commandant démissionnaire du secteur sud, Yaron Finkelman, les dirigeants locaux des collectivités de la bordure de Gaza.
Lors de cet échange, dont des extraits ont été rapportés par la chaine israélienne N12, Halévy reconnait que l’armée n’était pas préparée à l’attaque surprise du Hamas le 7 octobre.
« Je sais que les derniers mots de nombreuses personnes assassinées ont été : ‘Où est Tsahal ?’ Je le sais. Et cela est très très difficile à entendre pour nous », a déclaré le Chef d’Etat-major. Puis il a déclaré: « Nous percevions le Hamas comme une force militaire limitée. Nous ne considérions pas une attaque massivesurprise comme un scénario réaliste. Et même si un tel scénario devait se produire, nous étions sûrs que nous recevrions une alerte des renseignements à l’avance. Notre doctrine de défense face à Gaza reposait sur l’idée qu’un système basé sur le renseignement suffirait à nous protéger. »
Halévy a ajouté: »Lorsque nous avons évalué les frontières, nous avons placé Gaza en dernière position. Nous pensions que notre situation était bonne là-bas, nous avions la barrière souterraine et un système de collecte d’information avancé ainsi qu’une topographie qui n’était pas en faveur de l’ennemi. Nous avons mis l’accent sur le nord face au Hezbollah ».
Le général Finkelman a ajouté qu’il avait reçu deux indications essentielles la nuit du 6 au 7 octobre: le danger n’était pas imminent et le comportement des terroristes de la Nu’hba était normal, ils ne semblaient pas en état d’alerte.
Le Chef d’Etat-major est allé dans le même sens: »Les renseignements ont largement participé au grand échec. Si nous avions reçu une alerte en amont, la réalité aurait été différente. Mais nous ne l’avons pas reçue. Ainsi, par exemple, la mise en marche des cartes SIM le vendredi est un événement qui se produit 10 à 12 fois par an, donc nous ne l’avons pas interprété comme exceptionnel. Le déplacement des chefs du Hamas aussi pouvait s’expliquer de différentes manières. Finalement quand nous avons analyser les signaux, nous avons conclu qu’ils ne témoignaient pas d’un changement dans la routine. Et nous nous sommes trompés ».