UNE ÉTUDE DE L’UNIVERSITÉ DE HAÏFA AFFIRME QUE LES ENFANTS NÉS DANS DES VILLES TRÈS POLLUÉES ONT UNE TÊTE AVEC UNE CIRCONFÉRENCE DE 20 A 30% INFÉRIEURE À CEUX QUI SONT NÉS DANS D’AUTRES ZONES DE HAÏFA.
La circonférence de la tête ainsi que le poids des bébés nés dans les zones de Haïfa, souffrant de niveaux élevés de pollution, sont inférieurs à la moyenne de 20 à 30% par rapport aux bébés en provenance d’autres zones de Haifa, selon une étude à grande échelle menée par l’Université de Haïfa dont les résultats ont été dévoilés sur Channel 2 dimanche.
Ces données ont été présentées il y a quelques jours au comité de direction d’une étude approfondie commanditée par l’Association municipale de Haïfa et financée par les raffineries et la compagnie d’électricité dans le cadre de leur requête pour étendre leurs opérations.
La recherche s’est concentrée sur trois zones présentant des taux de risque élevés: Kiryat Haim, Kiryat Bialik, et au sud-est de Kiryat Tivon ainsi que la zone du Carmel – du côté de la zone industrielle. Les chercheurs ont constaté que les taux de fréquence du cancer du poumon et de lymphome dans ces régions sont jusqu’à cinq fois plus élevés la moyenne nationale.
Les chercheurs ont testé la direction du vent et pensent que les composés organiques volatiles à partir des cheminées d’usines sont responsables de ce taux exceptionnel de morbidité. L’étude a été menée par un groupe de 20 chercheurs, dirigés par des représentants du ministère de la Santé et du ministère de l’Environnement.
Dr Hagai Levin, directeur de la discipline de la santé et de l’environnement à l’École de santé publique de l’Université hébraïque, a déclaré que « même dans le court terme, un faible poids a la naissance est un facteur de risque de décès peu après la naissance et de complications prénatales, et même jusqu’à la vieillesse, de diabète et d’hypertension. Il y a aussi des problèmes respiratoires comme l’asthme et les problèmes cognitifs tels qu’un QI diminué. »
« Les données sur lesquelles s’est basée cette étude datent de 2012 à nos jours. En d’autres termes, le fait que, récemment, les bébés soient nés avec un faible poids et avec une petite circonférence de la tête est la preuve que la pollution de l’air n’a pas diminué, contrairement à ce que les représentants du ministère de la protection de l’environnement ont revendiqué », a ajouté le Dr Levin.
Selon le rapport de Channel 2, la municipalité de Haïfa a essayé de contrecarrer la publication des données, qui devaient être publiées à la fin de février ou début mars. Rivlin a raconté que le maire de Haïfa Yona Yahav est venu au bureau du directeur du ministère de l’Environnement, et lui a demandé d’étendre l’étude à d’autres villes, de sorte que Haïfa ne soit pas le seul centre d’attention. D’autres responsables du ministère de la protection de l’environnement ont affirmé que Yahav a tenté d’avoir une extension, sur plusieurs années, de la recherche.
L’année dernière, des résultats ont été publiés, révélant un taux élevé de cancer à Haïfa et sa région. Parmi les données les plus inquiétantes, on estime que parmi les enfants de 0-14 ans, 30 cas de cancer sur 60 dans la région de Haïfa ont été causés par la pollution de l’air. Une autre étude, qui a examiné les taux de cancer parmi 4255 enfants et adolescents âgés de 0 a 19 ans entre 1998 et 2007, a révélé que l’incidence du cancer chez les enfants dans le district de Haïfa est plus élevé que la moyenne nationale.
Il y a un grand écart entre les taux de cancer chez les enfants dans la région de Haïfa et le reste du pays. Près d’un résident de Haïfa sur cinq, âgé entre 65 et 74 ans, a été frappé par le cancer. Les chercheurs ont constaté que, pour les résidents de la région de Haïfa, le risque de contracter un cancer était plus élevé que le reste du pays, pour 16 des 18 types de cancer testés. Les chercheurs ont souligné que ces différences ne peuvent pas être attribués au tabagisme car le taux de tabagisme dans la région de Haïfa n’est pas plus élevé, selon une enquête réalisée par le Bureau central des statistiques d’Israël.