La sidra de la semaine raconte l’histoire de la création du monde, et la Haftarah fournit ses propres commentaires concernant cette première partie de la Torah. Isaïe présente Dieu au tout début de ce chapitre comme: «Ainsi parle le Tout-Puissant, l’Eternel qui a créé les cieux et les a déployés, qui a étalé la terre avec ses productions, qui donne la vie aux hommes qui l’habitent et le souffle à ceux qui la foulent» (Isaïe 42,5).
Mais Isaïe ne s’arrête point-là, il établit un lien entre la création du monde porteuse d’un projet divin spécifique et la naissance des Hébreux à même d’accomplir l’alliance. Il invite le monde à proclamer la gloire de Dieu: «Que le désert et ses villes élèvent la voix, ainsi que les bourgades où demeure Kédar; qu’ils chantent, les habitants des rochers, qu’ils poussent des cris de joie du sommet des montagnes!» (Esaïe 42,11).
La prophétie d’Isaïe fut livrée à un monde en tumulte, les Babyloniens expulsèrent de force les enfants d’Israël de leur terre vers 605 av. J.-C. Ces derniers furent renversés par d’autres armées et les Hébreux espérèrent de nouveau pouvoir rentrer et retrouver leur foyer ancestral. Dieu vient, dit Isaïe: «Depuis longtemps je reste calme, je garde le silence, je me contiens; mais maintenant je vais crier comme une femme en travail et tout détruire d’un souffle» (Esaïe 42,14).
Le prophète propose alors une description à la fois effrayante et palpitante du Créateur parcourant le pays afin de rassembler Israël au creuset de sa nation: « Et je conduirai les aveugles dans une route à eux inconnue, et je les ferai cheminer dans des sentiers qu’ils ignorent; je convertirai pour eux les ténèbres en lumière et les aspérités en terrain uni… Ces choses-là, je les accomplis sans en rien omettre détruisant montagnes et rivières, conduisant les aveugles et les guidant le long des routes qu’ils n’ont pas parcourues ( Isaïe 42,16).
Les versets suivants suggèrent qu’Isaïe ne parle pas de cécité physique, mais d’aveuglement spirituel: «Reculent maintenant et soient couverts de honte ceux qui se fient aux idoles de pierre, ceux qui disent à des idoles de fonte: “Vous êtes nos dieux!» (Esaïe 42,17).
Il continue à réprimander les Hébreux et à les blâmer pour leur propre exil: «Qui a livré Jacob au pillage et Israël à l’avidité des ravisseurs, si ce n’est l’Eternel? C’est que nous avons péché contre lui: l’on a refusé de marcher dans ses voies, et l’on n’a pas obéi à sa doctrine.» (Ésaïe 42,24).
Puis Isaïe met l’accent sur la louange et non sur la punition, il poursuit et rappelle à Israël la promesse divine d’un meilleur devenir: «Or maintenant, ainsi a parlé l’Eternel, ton Créateur, ô Jacob, ton Auteur, ô Israël! Ne crains rien car je vais te libérer; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi! » (Isaïe 43: 1).
Isaïe déclare que l’exil de Babylone fut une punition conséquente du fourvoiement d’Israël. Il continue, promettant une protection à travers leurs épreuves – «Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi; par les torrents, ils ne te submergeront pas; quand tu marcheras à travers le feu, tu ne seras pas brûlé; à travers la flamme, elle n’aura point prise sur toi.» (Isaïe 43, 2)
Il promet une rédemption éventuelle, selon que…:. «Vous, vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, et le serviteur choisi par moi pour reconnaître, pour croire en moi et être convaincu que moi je suis; qu’avant moi, nul Dieu n’a existé, et qu’après moi, il n’y en aura point. C’est moi, moi, l’Eternel, et en dehors de moi il n’est point de sauveur. » (Isaïe 43, 10-11).