A l’occasion du 29e anniversaire du décès du Rabbi de Loubavitch, nous vous proposons quelques extraits de l’ouvrage, Mon maître, le Rabbi, du Rav Adin Even-Israël Steinsaltz.
Le Rav Adin Éven-Israël Steinsaltz, proche disciple du Rabbi de Loubavitch, aura mis plus de vingt ans à écrire le livre ”Mon maître, le Rabbi”. Il n’hésite pas, en effet, à confier les difficultés émotionnelles qu’il a rencontrées en rédigeant ce livre, tant l’attachement à son maître aura été des plus grands. Alliant la vénération du disciple et le discernement du savant, cet ouvrage raconte avant tout l’histoire d’une mission universelle, celle de conduire le monde vers la Guéoula. A l’occasion de la Hilloula du Rabbi ce Chabbat 3 Tammouz, nous publions quelques extraits édifiants de ce livre hors du commun.
Paru aux Éditions du Cerf
Traduction de l’anglais (My Rebbe, Maggid) par Michel Allouche
Préface de l’auteur à l’édition française
Cet ouvrage n’est pas un simple recueil de récits merveilleux à propos du Rabbi de Loubavitch. Dans une large mesure, ce livre puise dans la vie même du Rabbi et s’appuie sur elle : il s’agit d’essayer de comprendre l’essence profonde du personnage et de lui donner vie. Cette tâche n’est ni aisée ni évidente. De ce point de vue, peut-être pourrions-nous dresser un parallèle avec l’univers intellectuel français : s’y entremêlent la pensée, la réflexion et des éléments plus communs ayant pour but d’agrémenter une simple lecture.
Avant-propos : L’énigme du Rabbi
Une personnalité intense, foncièrement singulière : telle fut mon impression immédiate, dès ma première rencontre avec le Rabbi. Quant à sa manière de penser, c’était un peu comme s’il était en phase avec une autre fréquence, à un niveau plus élevé. Cette vigueur exceptionnelle suscita en moi une passion ardente, à l’instar de milliers d’individus entrés à son contact. Beaucoup d’entre eux, tout comme moi, une fois mis en présence du Rabbi, en sont sortis avec ce sentiment d’avoir été marqués à jamais, comme si une flamme les avait touchés. Bref, le coup de foudre. […]
Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui encore, aspirent à conserver bien vivants le Rabbi et sa vision dans leur mémoire et dans leurs actions. Tel est mon projet au travers de ce modeste ouvrage : recréer le personnage tel qu’il a réellement vécu, le guide prodiguant ses enseignements afin de l’aider à accomplir son extraordinaire mission.
Qu’appelle-t-on un être saint?
Un groupe d’étudiants posa un jour l’ultime et difficile question au Rabbi : « Quel est donc la fonction du Rabbi ? » La réponse du Rabbi ne se fit pas attendre. Le peuple juif est comparé à la terre ; cette dernière recèle en profondeur des trésors naturels. Le problème est de savoir où forer. Freud creusa dans l’âme humaine et se heurta à des détritus. Adler, quant à lui, tomba sur de grosses pierres. C’est que la psychiatrie contemporaine recherche maux et traumatismes afin de les déraciner. Le Rabbi, quant à lui, creuse jusqu’à ce qu’il trouve de l’or, de l’argent et des diamants. […]
Les tsadikim ne peuvent point être imités. Ils ressemblent à une rose ou à une étoile. Que fait donc une rose ou une étoile ? Elle est là, diffusant sa lueur, où qu’elle soit. De même pour les tsadikim : leur lumière émane de leur seule présence, de leur sourire, de leurs gestes et de leur existence même. Une telle définition du tsadik constitue peut-être la meilleure introduction au personnage central de ce livre : le septième Rabbi de Loubavitch, Ména’hem-Mendel Schneerson.
La philosophie ‘Habad
La philosophie religieuse ‘Habad se fonde sur celle du mouvement ‘hassidique général qui l’a précédée tout en allant encore plus loin. Pour la saisir, il importe de bien comprendre les concepts-clés de la Kabbale et de la mystique juive (connue sous le nom de Torat hanistar, soit la dimension ésotérique de la Torah) ; l’on pourrait affirmer que cette philosophie ‘Habad met la Kabbale à la portée du plus grand nombre et l’applique à la vie de tous les jours.[…]
Le Tanya, ouvrage de base de la philosophie ‘Habad, présente une approche totalement nouvelle. La confrontation qui se déroule à l’intérieur de l’âme d’une personne entre les attributs du bien et du mal n’a rien de manichéenne. Les deux éléments qui s’opposent au sein de chaque être sont identifiés comme d’un côté l’âme divine et, de l’autre, l’âme animale. L’âme divine correspond à la partie de l’âme qui aspire vers D-ieu, avec tout ce que cette aspiration sous-entend. L’âme animale, quant à elle, reflète l’autre partie liée à l’identité physique de la personne et à son engagement dans le monde matériel. L’âme divine et l’âme animale ne sont cependant pas des termes substitutifs au « bien » et au « mal » ; ils représentent une distinction bien plus subtile.
L’âme animale n’a pas, dans son essence, un caractère négatif ; elle n’est pas non plus nécessairement hédoniste. Elle est en fait capable de devenir tout à fait raffinée et sage. Elle peut accomplir bien des choses dans le domaine de l’esprit tout en demeurant animale […]. Mais c’est l’âme divine, son aspiration à se rapprocher de D-ieu et son brûlant désir de s’y rattacher, voire de s’y fondre, qui donnent à l’humanité son caractère unique. Nous ne pouvons atteindre notre véritable identité qu’au travers de ce combat permanent de l’âme divine pour répondre à ses besoins d’exaltation – dût-elle se sacrifier elle-même – afin de se s’identifier avec la lumière divine.
Définir ainsi cette lutte intérieure au sein de l’âme permet de faire émerger la bonne résolution. Il n’y a pas lieu de mener une guerre totale contre l’âme animale : personne ne se doit de neutraliser ou d’effacer une partie de soi-même. Puisque l’âme animale n’est pas synonyme du mal, le combat ne consiste ni à la supprimer radicalement ni à l’éradiquer mais plutôt à la contenir. Notre tâche se résume à la former, à l’élever vers un plus haut niveau de conscience et de compréhension jusqu’à l’unifier avec l’âme divine, en termes d’objectifs et d’aspirations. C’est ainsi qu’il est possible de réaliser une harmonie parfaite entre le corps et l’âme, entre la matérialité et ce qui la transcende.
Ce livre du Tanya recèle en lui toute une philosophie, un guide de vie, celle-là même vers laquelle le Rabbi portait sans relâche ses encouragements afin d’aboutir au grand objectif universel dont il était animé.
Épilogue : Le Capitaine
« Le jour de la disparition de notre patriarche Abraham, tous les grands hommes des nations se mirent en rang pour venir prononcer son éloge funèbre. » Ce texte du Talmud [Bava Batra 91a] présente une étonnante ressemblance avec la situation qui régna après la disparition du Rabbi de Loubavitch.
La différence entre les deux personnages n’est, somme toute, pas si énorme. À la mort d’Abraham, les grands hommes des nations comprirent qu’un terrible événement venait de se produire. Et ils vinrent prononcer ce bref panégyrique : « Malheur au monde qui a perdu son dirigeant, malheur au vaisseau qui a perdu son capitaine ! » […]
Le Rabbi n’a point laissé d’héritage en tant que tel. Il nous a plutôt légué une feuille de route. Il s’agit d’un concept entièrement différent. Ce qu’il nous a confié et qui possède encore une plus grande valeur n’est rien d’autre qu’une tâche devant être achevée. Certes, il laisse derrière lui une magnifique collection de livres, cassettes vidéo ou discours : ils nous permettent de mieux comprendre la nature et l’ampleur d’une telle tâche. Tant que le Rabbi dirigeait le mouvement ‘Habad, son message devenait, d’année en année, de plus en plus clair et de plus en plus fort : « Préparez-vous, mettez-vous à l’œuvre car le Machia’h est sur le point d’arriver. » […]
Le message du Rabbi n’était pas réservé aux seuls Juifs. Il s’appliquait aussi à l’humanité en général. Le Rabbi parlait en effet des « fils de Noé », s’adressant ainsi aux hommes du monde entier : « Vous pouvez devenir des hommes libres. Il suffit de vous en donner la possibilité. Vous avez la capacité d’être infiniment meilleurs. Vous pouvez devenir des êtres humains, au sens profond du terme. Il suffit de vous y laisser porter. L’effort demandé n’est pas celui d’un alpiniste qui escalade une haute montagne. Laissez simplement votre âme s’exprimer. » Où réside donc la véritable folie ? Quel est le rêve le plus proche de la réalité ? Celui de voir certaines idéologies terre-à-terre triompher et gouverner brutalement par la force physique ? Ou bien celui de voir émerger l’ère du Machia’h où l’esprit régnera ?
C’est pourquoi le Rabbi nous enjoignait d’ouvrir les yeux. Ouvrir nos yeux au monde, ouvrir les yeux sur notre âme intérieure, afin de découvrir le secret suprême : non seulement avons-nous le devoir d’opérer le changement mais nous en sommes capables. Ce message, chacun pouvait l’entendre. Fût-il des plus simples ou des plus ignorants. Quelle que soit notre situation, nous sommes en mesure de nous améliorer. Il suffit d’amorcer le changement pour gagner la confiance en notre capacité de l’accomplir.
La présence d’un tsadik, après sa disparition, est encore plus ressentie que lorsqu’il vivait dans les limites de ce monde. Notre devoir aujourd’hui est de discerner, de croire, et de savoir : même si le capitaine n’est plus là, nous sommes capables de réaliser cet objectif suprême. Il nous faut agir et, à n’en pas douter, nous agirons. Il nous suffit de traverser encore un peu les mers avant d’arriver, enfin et véritablement, à bon port.
C’est alors que nous retrouverons le capitaine.
Un grand homme, un Mensch, que D.ieu le bénisse au gan éden.
Je bossais dans un Grand Groupe, qui avait acheté aux US à Philadelphie une importante société dans le secteur de la Santé
J’y avais des équipes et environ une fois par mois, je me rendais aux US
et avant ou après mon séjour je passais le Chabbath et le dimanche au 770
Je dois avoir approché ainsi plus d’une dizaine de fois le Rabbi
(Je ne suis pas Loubavitch, juste un Juif traditionnaliste mais j’ai toujours été en admiration devant l’abnégation, le travail réalisé par tous les Chloukhim)
J’y avais même organisé un voyage de 52 personnes (pour la 8ème bougie de Hanouka) – à avoir passionné famille et amis – tous heureux d’avoir été en sa présence et ce, avant que le rabbi ne tombe malade.
C’était évidemment un personnage hors normes ;
on dit que dans chaque génération – avant celui de la fin des temps – ason “messie de l’époque”…
Le Rabbi avait cette stature pour notre époque alors.
J’ai participé à la Haskara des 7 jours puis celle de l’année
Il faudrait Bli Neder, que j’y retourne.
Et pour ceux qui ont lu ses ouvrages dont le célèbre “La Rose aux 13 pétales” ou “L’Homme debout” (avec Josy Eisenberg)… le Rav Adin Steinsaltz.également rédacteur de commentaires du Talmud en des explications actualisées, était d’une simplicité et d’une érudition également hors norme
j’y étais plus d’une de dizaine de fois notamment le 28 nissan 5751 (1991) lorsaque lre Rabbi à dit j’ai tout fait a vous de faire maintenant .
nous attendons qu’ H’M le dévoile et nous libère de cette galout.!
Shabbat Shalom et Guéoula NOW !!