Hier après-midi (mercredi), un millier de personnes s’étaient rassemblées à l’appel d’associations de réservistes et de parents endeuillés dont la franco-israélienne, Laly Derai, pour une grande marche en faveur de la conscription pour tous.
La marche s’est élancée de Kastel à Jérusalem, aux environs de la Knesset où des discours ont été prononcés par les organisateurs.
Le but était de lancer un appel populaire pour un enrôlement des orthodoxes à l’armée afin de mieux répartir le fardeau militaire au sein de la population israélienne.
Les organisateurs de la marche ont précisé qu’il « ne s’agit ni d’une protestation ni d’un événement politique, mais d’un cri national pour placer la sécurité d’Israël en tête des priorités et exiger des élus qu’ils veillent à ce que tout le monde serve, afin que Tsahal soit une armée grande et forte, prête à relever avec succès les défis d’Israël sur tous les fronts. »
Des personnalités politiques de la coalition ont également participé à cette marche. Ainsi Ofir Sofer (Hatsionout Hadatit), ministre de l’Alya et de l’Intégration, était présent mais aussi le député Dan Illouz (Likoud), ce qui n’a pas été du goût des députés orthodoxes qui leur ont fait savoir.
Sofer a déclaré: « Je suis venu avant tout pour dire à nos soldats, aux réservistes et aux soldats en service régulier, que nous sommes avec vous et que nous veillerons à ce que d’autres rejoignent cette mission. C’est un problème qui doit être corrigé, et nous le corrigerons. C’est essentiel pour la sécurité d’Israël, c’est crucial pour la solidarité israélienne. Cela me semble très simple : il faut moins expliquer et plus agir. »
Laly Derai, dont le fils Saadia, z’l, est tombé au combat sur l’axe Netzarim à Gaza, a insisté: »C’est à partir de la Torah, à partir de cette éternité, que Saadia est parti au combat. C’est ce qu’il a fait pendant cinq mois dans le nord », a-t-elle raconté. « Bien qu’il n’aurait dû repartir en mission qu’en août, il a été rappelé par un ordre de mobilisation d’urgence pour Gaza, et il a répondu : ‘Me voici.’ Il a dit : ‘Je suis le gardien de mon frère.’ Saadia est descendu à Gaza, puis il a eu une semaine de permission. Ensuite, des soldats ont été tués, et il a dit à Raheli (son épouse, ndlr) : ‘Je ne peux pas rester assis à ne rien faire ».

Elle a ajouté: « Mes frères orthodoxes, soyez respectueux de la parole de Dieu, pas envers le journal HaModia ou Degel HaTorah. Le débat n’est pas religieux, il est politique. Ne laissez pas les politiciens décider pour vous. Alors, là-bas à la Knesset, je vous le dis : vous pensez que ce sujet passera comme un autre ? Je vous le dis – cela n’arrivera pas. Nous ne resterons pas silencieux jusqu’à ce que tout le monde, absolument tout le monde, serve notre pays bien-aimé. Ce miracle qu’est l’État d’Israël a besoin de soldats et de personnes engagées dans le service national. Si vous ne le faites pas, nous ne vous laisserons pas en paix. »