La regrettée épouse du Grand rabbin Jean Kling z.l. a rejoint son cher mari. La Rabbanit Kling a eu le mérite de voir ses enfants, ses petits-enfants et arrières petits-enfants vivre en Israël mais son héritage ne s’arrêt pas là. Elle a permis à des générations de garçons et de filles de redécouvrir leur identité juive dans l’après-guerre. Une période troublée où il n’était pas si facile d’amener la communauté juive à pratiquer son judaïsme. Cette communauté qui désirait se reconstruire, travailler et oublier.
Mais c’était bien mal connaître la famille Kling et leur sa bonne humeur légendaire. Ces pionniers de la première heure ont voué leur vie à ranimer le judaïsme français. Ils ont apporté dynamisme et amour de la Torah à des Juifs de Lyon, Nice, Toulouse et ailleurs. Leur dévouement a été le socle de toute une nouvelle génération: « messirout nefesh ».
Si le Grand rabbin Kling z.l. fut un grand orateur que tout le mon de appréciait pour son charisme et sa voix de ténor, Madame Kling z.l. a aussi œuvré mais de manière plus discrète – mais tout sourire – dans la résurgence de la communauté juive de France.
Jamais vous ne vous sentiez de trop auprès de Madame Kling z.l. que j’ai eu la chance de connaître ces dernières années. Toujours prête à inviter pour les fêtes et le Chabbat, disponible même lorsque la maladie se faisait persistante. Ce dévouement, c’est sans doute ce que je retiendrai de cette grande dame.
Et lorsque les enfants Kling ont décidé de s’installer en Israël, ils ont continué sur les traces de leurs parents, à ouvrir leur porte comme on leur avait enseigné. Chaque invité, chaque jeune fille et jeune garçon fraîchement débarqués en Israël avait sa place à la table de la famille Kling. L’hospitalité et la bonne humeur garanties au service de la communauté juive. Cette bonté qui réchauffe les cœurs et fait que vous êtes en famille même lorsque vous êtes loin de votre famille.
A notre tour, la nouvelle génération, nous avons pris exemple sur Madame Kling z.l. et sa leçon de Hessed. Je garderai le souvenir impérissable de cette petite dame agile, dynamique, le regard vif, la répartie intelligente, historienne hors pair du sort des Juifs d’après-guerre et aimant tendrement son jardin.
J’aurai toujours en tête ce sourire généreux et ses chocolats qu’elle faisait elle-même et dont tout le monde raffolait, mais aussi ce frigidaire plein pour recevoir toujours de nouveaux invités.
Et les magnifiques histoires qu’elle savait si bien nous conter…
Merci Madame Kling z.l. pour tous ces Chabbatot, pour toutes ces fêtes, ces intarissables sources de force à votre table, ils sont inoubliables.
Notre communauté est orpheline d’un exemple vivant.
Chers Elie, Hannas, Joël et familles, courage dans ce vif chagrin.
Baroukh Dayan Haemet – Deborah Harros-Goldman
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