La journée de vendredi promet d’être sous haute tension le long de la clôture de sécurité. En prévision de nouvelles violences de la part du Hamas et selon les directives décidées lors de la dernière réunion du cabinet, Tsahal a acheminé des troupes supplémentaires ainsi que de nombreux blindés et pièces d’artillerie prêts à intervenir pour une réaction plus musclée. Lors d’un forum, le ministre de la Construction et du Logement, Yoav Galant, membre du cabinet, a refusé d’entrer dans les détails des discussions mais a tenu à assurer d’une chose: “Les règles du jeu vont changer, et Tsahal n’acceptera plus les provocations, les tentatives d’incurison ni le terrorisme incendiaire”.
La délégation égyptienne qui s’était rendue à Gaza pour demander au Hamas d’éviter de nouvelles provocations a échoué. Selon le quotidien libanais Al-Akhbar, les Egyptiens auraient exigé des responsables du Hamas qu’ils ordonnent un éloignement des “manifestants” de la clôture, requête refusée par l’organisation terroriste. Parallèlement, le Caire tente de convaincre Mahmoud Abbas de lever les sanctions imposées à la population de Gaza afin de réduire les tensions.
En Israël, cette journée est cruciale car le gouvernement aura du mal à justifier un nouvel utlimatum après les menaces incessantes non suivies d’effets. Les divergences au sein du cabinet de sécurité sont apparue au grand jour entre Avigdor Lieberman et des autres membres du cabinet, y compris entre Tsahal et le cabinet. Hormis les différences de vues sur la manière de réagir face au Hamas, Avigdor Lieberman et plusieurs ministres se sont affrontés à propos du rôle du chef d’Etat-major Gadi Eizencot. Plusieurs ministres ont en effet accusé le chef d’Etat-major d’avoir totalement échoué dans sa manière d’appréhender la situation et dans sa conception selon laquelle des réactions mesurées de Tsahal et la politique du “gros dos” finiront par fatiguer les provocateurs. Le ministre de la Défense s’est porté au secours de Gadi Eizencot, estimant qu’il est inconcevable que le chef d’Etat-major soit instrumentalisé au service des intérêts politiciens de tel outel ministre. “Il est inadmissible que des ministres accusent le chef d’Etat-major de la politique qu’ils ont eux-mêmes fixée” a dit Avigdor Lieberman.
Pour l’instant, c’est la recommandation de Tsahal qui a été adoptée par le Premier ministre et – malgré lui – par le ministre de la Défense, à savoir ne pas se lancer dans une opération d’envergure dans la bande de Gaza qui impliquerait une intervention terrestre. Les responsables militaires estiment que Tsahal est capable de faire du mal au Hamas par d’autres moyens.
Mais pour rester crédible tant face au Hamas qu’à l’opinion publique israélienne, le gouvernement ne peut plus se permettre de poursuivre le mantra des avertissements sans frapper un grand coup, quelle que sera la manière choisie, car à l’heure actuelle, Binyamin Netanyahou est dépassé sur sa droite par Yaïr Lapid comme par Avi Gabbaï.
Il y va de la force de dissuasion d’Israël face au Hamas mais aussi face aux autres ennemis du pays qui observent attentivement et analysent ce qui se passe actuellement dans le “laboratoire” du Néguev occidental.
Photo porte-parole Tsahal