L’ex-ministre de la Défense, membre du Likoud, Yoav Gallant, a accordé ses premières interviews à la presse israélienne depuis qu’il a été limogé par Netanyahou au mois de novembre dernier.
Il a répondu aux questions des journalistes Amit Segal et Yonit Levy de la chaine N12 et est revenu sur la conversation qu’il a eue avec le Premier ministre, le 7 octobre 2023: »Il m’a montré les bâtiments de Tel Aviv depuis la fenêtre de son bureau et m’a dit: ‘Le Hezbollah détruira tout si nous l’attaquons ».
Gallant raconte qu’il a insisté auprès de Netanyahou car il pensait qu’Israël devait attaquer le Liban: »Nous sommes obligés de le faire », lui a-t-il dit. Gallant décrit la conversation: »Le Premier ministre me montre la fenêtre et me dit: »Tu les vois? Tout cela sera détruit par les capacités du Hezbollah. Une fois qu’on les aura attaqués, ils détruiront tout ce que tu vois » ». Pour Gallant, le fait d’avoir refusé d’attaquer le Hezbollah au lendemain du 7 octobre était une erreur.
L’ancien ministre de la Défense a affirmé que Netanyahou était très défaitiste au lendemain de l’attaque du Hamas et qu’il a dû le convaincre de lancer l’offensive terrestre à Gaza: »Le Premier ministre m’a dit qu’il y aurait des milliers de morts dans le cas d’une offensive terrestre à Gaza. Je lui ai dit: ‘Il n’y aura pas des milliers de morts. Pourquoi avons-nous une armée si après l’assassinat de mille citoyens et l’enlèvement de centaines, l’assassinat de femmes, d’enfants, de vieillards, nous ne l’utilisons pas?’ La lutte pour lancer l’offensive terrestre n’a pas été simple ».
D’après Gallant, Netanyahou craignait que le Hamas se serve des otages comme boucliers humains. Pour Gallant, ce risque était minime: »Nous ne partageons qu’une chose avec ces sauvages: nous voulons tous les deux préserver les otages ».
Dans le supplément de la fin de semaine du Yediot Aharonot, l’ancien ministre revient sur les négociations pour la libération des otages. Il maintient que l’accord qui est mis en oeuvre actuellement est moins bon que celui qui aurait pu être signé quelques mois plus tôt et pointe les responsables: Ben Gvir et Smotrich.
»En réalité, nous aurions pu obtenir un accord avec plus d’otages, à un prix moins élevé, parce que là il y a 110 terroristes condamnés à la réclusion à perpétuité qui n’étaient pas dans les précédents débats. En fait, ce que vous voyez aujourd’hui aurait pu être signé en juillet, c’est la même chose. Smotrich et Ben Gvir ont déclaré publiquement qu’ils feraient tomber le gouvernement, ils ont entrainé le cabinet dans leur direction ».