Le général (rés.) Gadi Shamni, entre autres ancien commandant de la brigade des parachutistes, est sans aucun doute un prestigieux militaire. Mais comme certains de ses confrères, il souffre d’une inquiétante cessité dès lors qu’il s’agit de déceler quels sont les intérêts d’Israël et quels sont les pas qu’Israël doit ou ne doit surtout pas faire pour assurer ces intérêts.
Il fait partie de ce groupe « d »officiers-qui-savent-mieux-que-tout-le monde », réunis sous l’appellation « Officiers pour la Paix et la Sécurité », officine de gauche qui estime qu’Israël doit faire un maximum de concessions aux Arabes palestiniens afin d’obtenir la paix.
Ce groupe, plus bruyant et médiatisé que nombreux, dénonce ces jours-ci les pressions exercées par Naftali Benett et une partie du Likoud sur le Premier ministre avant sa rencontre avec le président Donald Trump au sujet d’un Etat arabe palestinien.
Invité lundi soir sur le plateau de la chaîne Aroutz 1, Gadi Shamni a ressorti la fameuse équation chère à Barack Obama: le problème le plus urgent à l’heure actuelle est l’Iran, sa politique hégémonique et ses intentions nucléaire. Ce qui n’est pas faux. Mais voilà. Pour l’officier et ses amis, le seul moyen de former une coalition entre Israël et des pays arabes sunnites de la région, c’est de résoudre d’abord la question arabe palestinienne, donc se retirer notamment de la quasi-totalité de la Judée-Samarie. Rajoutant une phrase assez surréaliste de la part d’un officier de Tsahal, Gadi Shamni a dit: « J’espère en tout cas que nous pourrons sauver des blocs de localités et Jérusalem »!
Autrement dit, Israël devrait « payer » pour la formation d’une coalition avec des pays arabes en renonçant à ce qu’il est, à des territoires, à son berceau historique et à des atouts stratégiques de première importance. Et alors que les dirigeants israéliens tentent de convaincre la communauté internationale que le dossier arabe palestinien n’est pas le noeud des problèmes du Proche-Orient, voilà des officiers « bien intentionnés » qui font tout pour le remettre au centre de tout.
Heureusement, les Arabes palestiniens, dont les visées sont toutes autres, empêcheront Israël de se lancer dans un tel aventurisme. Comme le répétait encore dernièrement Giora Eiland, un général un peu plus clairvoyant: « Le maximum qu’Israël pourrait donner aux Arabes palestiniens n’arrive même pas au minimum de ce qu’ils exigent ».
Photo Miriam Alster / Flash 90