Le Parquet subit de très nombreuses critiques sur son fonctionnement qui provoque de nombreuses “interrogations” quant à des traitements sélectifs de dossiers, des étouffements d’affaires et des fuites, notamment dans les dossiers touchant au Premier ministre Binyamin Netanyahou.
Lundi, la Cour suprême a consacré une séance aux fuites incessantes dans la presse concernant l’Affaire 4000, fuites souvent partielles et partiales qui irritent depuis des mois les avocats du Premier ministre Binyamin Netanyahou et Shaoul Alovitz.
Le conseiller juridique refuse jusqu’à ce jour d’effectuer même une simple vérification préliminaire, ce qui renforce le sentiment qu’il n’agit pas du tout de manière impartiale fait tout pour nuire au Premier ministre depuis le début. Mais cette fois-ci, la Cour suprême a voulu prendre les choses en main, constatant que les multiples scandales qui éclaboussent le système judiciaire et que veulent étouffer le ministre de la Justice et le conseiller juridique du gouvernement nuisent à l’image du système judiciaire tout entier.
Très sévère, la présidente de la Cour suprême Esther Hayut a parlé des fuites récurrentes comme d’un “phénomène inquiétant dont les dommages sont significatifs, portant atteinte aux accusés, au Ministère public, à la confiance de la population en ses institutions sans parler de l’équité de la procédure judiciaire”. “N’est-ce pas le moment de procéder à une vérification ?” demandait-elle au représentant du conseiller juridique du gouvernement et procureur de l’Etat. La présidente de la cour s’indignait aussi de la réponse stupéfiante déjà fournie par Avihaï Mandelblit comme quoi “une telle vérification n’aurait aucune utilité”! Ne voulant pas en arriver jusqu’à donner d’ordre au conseiller juridique, Esther Hayut lui recommanda alors de bien vouloir accepter de procéder à une vérification préliminaire.
Colère de la présidente et des juges lorsque le représentant du conseiller juridique revint après consultation avec son supérieur pour donner sa réponse : “En raison des consultations nécessaires sur cette question, notre réponse sera fournie à la cour après les fêtes” !!
La réaction de la présidente Esther Hayut, après courte consultation avec les juge Noam Solberg, a été nette : rejet de la demande du conseiller juridique du gouvernement et obligation de fournir une réponse à la cour d’ici lundi, lendemain de Roch Hachana !
L’attitude du conseiller juridique du gouvernement Avihaï Mandelblit est plus que suspecte. Portant également la casquette de procureur de l’Etat, ce qui est foncièrement antidémocratique, ce fonctionnaire s’est arrogé des pouvoirs largement exorbitants alors que lui-même est impliqué dans d’anciennes affaires…dont il est le gardien de par ses fonctions ! Le système est donc bien vérouillé, avec la bénédiction du ministre de la Justice Avi Nisenkorn.
Evoquant cette séance à la Cour suprême, l’ancien ministre de la Justice Amir Ohana rappelle que ses demandes de vérifications ou d’enquêtes auprès du conseiller juridique du gouvernement Avihaï Mandelblit après des fuites se sont toujours soldées par des refus ou des dérobades de la part de ce dernier.
Quant aux cassettes des enregistrements Mandelblit-Ashkenazy dans l’Affaire Harpaz, elles sont jalousement maintenues au secret par le principal intéressé…
Photo Yonatan Sindel / Flash 90