C’est à une très large majorité que l’Assemblée nationale a voté la prolongation de l’état d’urgence pour une période de six mois. Les débats ont duré plus de sept heures et ont été parfois houleux et même violents, notamment entre le Premier ministre Manuel Valls et le député LR Laurent Wauquiez qui reprochait un certain laxisme du gouvernement concernant notamment les individus fichés “S”.
L’opposition n’a eu d’autre choix que de voter le texte qui a été adopté par 489 voix contre 26 et 4 abstention. Les opposants venaient pratiquement tous de la gauche communiste. Le projet de loi va passer dès ce mercredi en commission puis en séance au Sénat, où la majorité de droite entend le durcir.
Durant les débats, la droite n’a pas voulu donner le sentiment qu’elle acceptait docilement la proposition gouvernementale et ses intervenants ont exigé une politique plus dure que celle que le gouvernement applique actuellement contre la menace terroriste. Certaines de ses propositions ont d’ailleurs été adoptées comme celle de la fouille de bagages et de véhicules sans avoir besoin d’une instruction du procureur. De même, les élus UDI (centre-droit) ont fait voter la création d’une commission non permanente de contrôle de l’état d’urgence, composée de sept députés et sept sénateurs.
Tous les sondages effectués après les derniers attentats indiquent qu’une majorité de Français est prête à accepter une certaine réduction des libertés individuelles si c’est pour assurer plus de sécurité.
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