A douze heures de la fin du délai imparti à Binyamin Netanyahou pour former une coalition, la question de la décision que prendra le président de l’Etat Reouven Rivlin se pose avec la plus grande acuité. Selon la loi, il aura trois jours pour prendre sa décision. La question d’une demande de prolongation du délai ne semble pas poindre à l’horizon.
Parmi les trois solutions qui s’offrent au président, celle du choix d’un autre candidat est la plus probable. L’opposition à Binyamin Netanyahou fait tout pour que Reouven Rivlin ne décide pas de remettre ce mandat à la Knesset, ce que la loi lui permet, car à ce moment là, tout candidat devrait réunir une majorité absolue, soit 61 députés, pour former une gouvernement. S’il charge par contre un député précis, ce dernier pourra présenter une coalition à majorité simple autrement dit un gouvernement minoritaire. Dans le camp de gauche on fait pression pour que ce candidat soit Yaïr Lapid, qui est à la tête du parti le plus important de l’opposition. Ce dernier dispose de 45 députés qui le soutiennent et les informations en provenance de la résidence présidentielle semblent indiquer mardi que c’est vers ce scénario que l’on se dirige s’il n’y a pas de développement dramatique d’ici mardi soir minuit. Dans ce cas, il faudra voir alors ce que décidera Naftali Benett qui avait de manière démonstrative signé un document devant les caméras s’engageant solennellement à ne pas siéger avec Yaïr Lapid dans aucune constellation.
Pour le Premier ministre, quelques options lui restent à défaut d’un ralliement de dernière minute du parti Yamina : proposer un membre du Likoud pour former un gouvernement ou faire voter dans le cadre de la commission d’organisation de la Knesset une loi d’élection personnelle directe du Premier ministre.
Amit Segal dénonce l’hypocrisie des médias
Le journaliste de la chaîne ‘Hadashot 12 a une nouvelle fois dénoncé l’hypocrisie de la plupart de ses collègues des grands médias. Il leur reproche leur soutien subit et appuyé à Naftali Benett et Ayelet Shaked alors qu’ils se préparent à renier tous leurs engagements et franchir le rubicond pour rallier la gauche et mettre fin au pouvoir de Binyamin Netanyahou. Amit Segal affirme avec raison que dans un scénario inverse, par exemple un ralliement de Gideon Saar à un gouvernement Netanyahou, les médias auraient tiré à boulets rouges sur Saar et l’auraient “massacré” selon ses propres termes.
“Si Benett et Shaked rejoignent la gauche, ce sera entre autres parce qu’ils auront bénéficié d’un soutien inconditionnel de la part des médias”. Avec lucidité, Amit Segal rappelle que le moment viendra rapidement où Naftali Benett et Ayelet Shaked seront à nouveaux qualifiés de “fascistes” par ceux-là mêmes qui aujourd’hui se servent d’eux pour faire se débarrasser de Binyamin Netanyahou. Le journaliste conclut en disant qu’il est impossible de savoir si un tel gouvernement d’alternance serait une meilleure ou moins bonne option que des 5e élections, mais ce qui est certain, dit-il, est que cette hypocrisie criante des médias “ne mérite que du mépris”.