Israël a suspendu « jusqu’à nouvel ordre » le transfert d’aide humanitaire vers Gaza suite à l’expiration du cessez-le-feu. Cette décision prise en coordination avec Washington intervient après le refus du Hamas de prolonger la première phase de l’accord, exigeant de passer directement à la deuxième étape des négociations.
Tandis que le bureau du Premier ministre israélien a adopté les grandes lignes d’un plan de cessez-le-feu provisoire proposé par l’émissaire américain Steve Witkoff pour la période du Ramadan et de Pessah, le Hamas maintient sa position ferme. Ce plan, qui inclut une prolongation de la phase 1, prévoit dès le premier jour de son entrée en vigueur la restitution de la moitié des otages, morts et vivants, puis, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent, la libération des otages restants, morts et vivants.
« Avec la fin de la première phase de l’accord sur les otages et à la lumière du refus du Hamas d’accepter le plan Witkoff pour la poursuite des négociations – auquel Israël a souscrit – le Premier ministre Netanyahou a décidé qu’à partir de ce matin, toute entrée de biens et de fournitures dans la bande de Gaza cessera. Israël n’autorisera pas un cessez-le-feu sans la libération de nos otages. Si le Hamas persiste dans son refus, il y aura de nouvelles conséquences », a indiqué le bureau du Premier ministre.
« La prolongation de la première phase est totalement inacceptable pour le Hamas », a déclaré le porte-parole Hazem Qassem, accusant Israël de violer l’accord sur plusieurs points, notamment « en ne mettant pas en œuvre le protocole d’aide humanitaire » et « en ne se retirant pas de l’axe de Philadelphie ». Réagissant à la suspension de l’aide humanitaire, l’organisation terroriste a accusé Israël de vouloir affamer délibérément la population de Gaza, et appelé la communauté internationale à faire pression sur l’Etat hébreu pour qu’elle modifie sa décision.
Les dirigeants du Hamas insistent sur l’application intégrale de l’accord initial qui prévoit trois phases consécutives, dont la deuxième devait inclure des négociations sur un cessez-le-feu permanent, un retrait complet des forces israéliennes, et la libération des prisonniers dans le cadre d’un échange.
Les familles des otages se sont élevées contre le plan Witkoff, affirmant qu’il mettait la vie de leurs proches en danger et que ceux-ci n’avaient plus de temps devant eux. Elles ont appelé « à la mise en oeuvre du plan Trump », soit un ultimatum au Hamas exigeant la libération sans délai de tous les otages, faute de quoi « l’enfer s’abattra sur Gaza ».
Cette impasse diplomatique survient à quelques jours d’un sommet arabe prévu mardi au Caire, où l’Égypte tentera de rallier du soutien pour son plan de reconstruction de Gaza, tandis que le Hamas insiste que « le jour d’après » la guerre devra être « entièrement palestinien ».