Cela vous dirait de faire comme l’oiseau ? De vivre d’un peu de chasse et de pêche et d’aller plus haut, toujours plus haut ?
Avouez que cela semble tentant mais attention à la concurrence car il y a beaucoup de monde sur les rangs nuageux. Imaginez plus de 500 millions d’oiseaux envahissant le ciel de notre petit pays plus particulièrement durant les mois de Novembre et Décembre, véritable aubaine pour tout ornithologue. Le Contrôleur Aérien a heureusement tout prévu, les allers, les venues, les espèces différentes qui, bien plus efficacement que les conseils de Bison Futé, se laissent la priorité les unes aux autres, à quelques jours d’intervalles avec toutes en tête un seul but, une seule direction : le Sud, l’Afrique, les pays chauds. Les migrants, une fois n’est pas coutume, viennent d’Europe. Puis le ballet gracieux recommencera dans quelques mois, en sens inverse pour revenir à la maison.
Plusieurs réserves ont été aménagées en Israël pour permettre aux visiteurs d’observer ce phénomène. L’une d’entre elles est le parc naturel de la vallée de la Houla. Des avions sont affrétés du monde entier pour observer tout spécialement cette migration. Les Anglais notamment n’hésitent pas à venir pour deux, trois jours, jumelles et appareil photos en bandoulière. Des étangs, des ilots ont été créés pour permettre des points d’appui aux oiseaux, des aires de repos en quelque sorte. En sillonnant le pays, on peut apercevoir cigognes, grues, hérons, faisant un bout de chemin en notre compagnie, l’autoroute des vacances, c’est bien mieux qu’un jour de chance.
En évoquant l’observation des oiseaux, on imagine souvent un individu tapi dans les fourrés, jumelles à la main, immobile, silencieux. Bref, le silence ou peut-être à la rigueur, un happeau pour attirer celui que l’on désire tant prendre en photo. Mais en Israël, la patience n’est pas notre fort, cela tombe bien car même les hyperactifs peuvent les observer sans craindre de les effrayer. Ces volatiles en fait nous ressemblent : ils sont bien organisés, ils savent exactement d’où ils viennent et où ils doivent se rendre. Ils suivent leurs chefs et connaissent les règles de survie. Ils ne craignent pas l’homme car les chasseurs ne sont pas chose courante ici. Ils n’ont pas peur du bruit, ils font d’ailleurs un vacarme incroyable, nul besoin de réveil, ils se chargeront de vous sortir du lit. Vous l’avez compris, ils sont partout…encore un autre point commun !
Nos chercheurs les étudient, les baguent pour tenter de mieux comprendre leur fonctionnement, leur formation, leur trajectoire, leur endurance. Aucun mot ne peut décrire la grâce et la poésie de ces vols d’oiseaux, l’harmonie qui s’en dégage, l’osmose avec la nature qui nous laissent essoufflés, émerveillés. Nous avons surtout l’impression d’assister à un spectacle plus grand que nous, une symphonie bien rodée, et tandis que nos pieds restent ancrés dans le sol, nous avons l’impression, un court instant de faire partie pour un moment seulement de leur folle équipée.
Prochain tyoul sur la migration des oiseaux, 6 et 7 décembre 2017 – Contacter Clément Bouhnik 050 343 6012 ou [email protected]
Sara Brownstein