Un profond désaccord entre l’Union européenne et une banque européenne d’investissements aux Etats-Unis a permis à l’association juridique Shourat Hadin d’entamer une procédure judiciaire d’envergure contre l’Iran. Cette association présidée par Nitzana Darshan-Leitner s’est notamment donné pour mission de défendre les intérêts de victimes du terrorisme devant les tribunaux à l’étranger, essentiellement aux Etats-Unis.
Shourat Hadin a déposé une plainte devant un tribunal de Washington pour un montant d’un milliard de dollars contre l’Iran pour financement d’attentats terroristes. Plusieurs décisions judiciaires américaines ont déjà été prises par le passé, condamnant l’Iran pour son financement direct ou indirect d’attentats dans lesquels des citoyens américains ou double-nationaux avaient été tués ou blessés. Mais Téhéran n’a jamais versé le moindre dollar. L’association demande aujourd’hui à une banque européenne d’investissement installée sur le territoire américain de geler des avoirs iraniens d’un montant identique comme garantie au versement de ces indemnités. En tel cas, chaque dollar iranien qui arriverait dans cette banque serait immédiatement versé sur un compte destiné aux centaines de victimes de terrorisme représentées par Shourat Hadin.
La brèche qui a permis à cette organisation d’entreprendre cette démarche est due à une profonde divergence d’intérêts entre cette banque et l’Union européenne qui la chapeaute. La direction de la banque avait annoncé qu’elle cesserait toute relation avec l’Iran de peur des conséquences financières dans ses activités à travers le monde dues à des sanctions américaines qui entrent en vigueur dans quelques jours. A l’opposé, la direction politique de l’Union européenne déploie tous les efforts pour maintenir l’accord nucléaire avec l’Iran et fait tout pour ne pas irriter Téhéran. Elle a donc ordonné à la banque de continuer à investir en Iran.
C’est là que Shourat Hadin a décidé de mettre à profit cette situation pour tenter de récupérer les sommes considérables dues par le régime des mollahs. L’organisation demande aussi à la banque de révéler combien d’avoirs iraniens elle possède dans ses coffres-forts.
Nitzana Darshan-Leitner explique que l’Iran est en grande partie responsable des attentats commis par le Hezbollah, le Hamas et le Jihad Islamique qui bien qu’étant d’obédiences différentes, bénéficient tous trois de la manne venue de Téhéran pour s’attaquer à des cibles israéliennes ou juives. Elle estime qu’à ce titre, aucune banque occidentale ne devrait avoir de liens commerciaux avec cet Etat, en tout cas tant que les milliards d’indemnités dues aux victimes ou à leur familles n’auront pas été versés. « Nous ne cesserons pas notre combat tant que l’Iran n’assumera pas ses responsabilités pour les atrocités commises sous ses ordres ou avec son assentiment et son argent » a conclu la téméraire avocate.
Photo Hadas Parush / Flash 90
