Question 1 :
Soit une personne qui, le jour de Kipour, s’apprête par mégarde à boire un verre d’eau, et pour ce faire récite la bénédiction Chéakol, mais qui se rend compte de son erreur avant d’avoir commencé à boire : doit-elle en ce cas avaler malgré tout une petite quantité d’eau afin d’éviter d’avoir prononcé en vain une bénédiction et le nom de D. qu’elle recèle ?
Réponse :
Il faut savoir que selon un grand nombre de décisionnaires l’interdiction de réciter une bénédiction en vain n’est que d’ordre rabbinique, tandis que celle de boire serait-ce une quantité minime d’eau le jour de Kipour est d’ordre toranique. C’est pourquoi la seconde interdiction prenant le pas sur la première, il sera interdit à cette personne de boire quoi que ce soit du verre d’eau sur lequel elle avait récité la bénédiction de Chéakol.
Il est important de noter que même les décisionnaires qui pensent que l’interdiction de prononcer une bénédiction en vain est d’ordre toranique seront aussi d’accord pour interdire à cette personne de boire un peu d’eau de ce verre. En effet, il serait parfaitement illogique d’autoriser la transgression d’un interdit d’ordre toranique pour parer à la transgression d’un autre interdit du même ordre.
Cependant, cette personne devra veiller à prononcer la formule qu’il est d’usage de dire lorsqu’on a prononcé par mégarde le Nom de D. en vain, à savoir Baroukh chèm kévod malkhouto léolam vaèd.
Question 2 :
Est-il permis à l’issue du jeûne de Kipour de manger ou de boire quoi que ce soit avant d’avoir fait la Havdala ?
Réponse:
Tout comme à l’issue de Chabat, cela est interdit. La seule chose qu’il est possible de faire, à la rigueur, est de boire de l’eau. Cependant, mieux vaut, dans la mesure du possible, l’éviter. En effet, bien que le Choul’han Aroukh l’autorise (Orah’ Hayim chap. 299 § 1), de nombreux décisionnaires l’interdisent.
Il est important de noter deux points qui distinguent la Havdala suivant Kipour de celle suivant Chabat :
- On ne récite pas la bénédiction sur les Béssamim (espèces odoriférantes).
- On récite la bénédiction Boré Méoré Haèch uniquement sur une flamme demeurée allumée depuis la veille. Si l’on ne dispose pas d’une telle bougie, l’on devra demander à un voisin pourvu d’une telle bougie de nous permettre d’allumer une flamme à partir de la sienne qui était, elle, allumée depuis l’entrée de Kippour.
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Rav Azriel Cohen Arazi